IPB

Bienvenue invité ( Connexion | Inscription )

 
Reply to this topicStart new topicStart Poll

En ligne · [ Standard ] · Linéaire+

> [cinĂ©ma]jean-pierre Melville, Le film noir français, c'est lui...

rikausse
post 14/10/2003 13:07
Message #1


Goule
****

Groupe : Membres
Messages : 719
Inscrit le : 25/05/2002 23:00
Membre no. 53



Je pense que certains d'entre vus connaissent quelques uns de ses films tels que Le Cercle Rouge ou Le SamouraĂŻ. happy.gif

Portrait

user posted image

Jean-Pierre Grumbach naquit le 20 octobre 1917 en Alsace. Dans sa jeunesse, il étudia à Paris où il découvrit les grands films de l'époque. Nous pouvons cité le documentaire muet de Robert J. Flaherty et W.S. Van Dyke, White Shadows in the South Seas (1928). Il laissa une marque si profonde dans l'adolescence de Grumbach qu'il devint un client régulier du cinéma. Sa carrière fut devancée par son service dans l'Armée Française en 1940. Sous son nom de guerre de Melville, Il aida la Résistance. En partant pour l'Angleterre, il rejoigna les Forces Françaises Libres et pris part à la libération de l'Eurpoe Continentale par les Alliés. Après la guerre, il se rendit compte que son pseudonyme lui collait à la peau et le conserva.

Le nom de 'Melville' n'est pas immédiatement associé avec le 7ème art. Il évoque plutôt des images de baleines blanches et de capitaines détraqués : Herman Melville bien sur. Et pourtant, pendant plus de trente ans, il a été porté par un des plus grands cinéastes français. Jean-Pierre Melville, dont l'art a été aussi révolutionnaire que celui du romancier éponyme. Le thème récurrent des films de Melville n'est pas le crime mais plutôt la loyauté envers ses compagnons et le respect pour un code d'honneur. Ces notions font partie de la psychologie de Melville et dérivent certainement de son implication dans la Résistance Française pendant la Deuxième Guerre Mondiale.

Son style est surtout inhabituel. Ses plateaux sont sombres et claustrophobiques, ses gros plans éclairés par le bas annoncent une divergence avec le cinéma hautement culturel de René Clair, Marcel Pagnol, Abel Gance ou de Jacques Feyder. Ce n'est ni de la comédie, de l'avant-garde ou du drame en costume. C'était clairement quelque chose de nouveau mais on peut retrouver ses racines dans La Grande Illusion (1937) de Jean Renoir. Pendant les années 1950 et 1960, Melville dirigea des films qui influencèrent les auteurs de La Nouvelle Vague.

Son génie réside dans sa simplicité. Melville admirait la culture américaine : il conduisait sa Cadillac dans Paris portant un Stetson et des lunettes d'aviateur. Il buvait du Coca-Cola et écoutait la radio américaine. Les travaux des réalisateurs US John Ford et Howard Hawks étaient atttrayants pour lui puisqu'ils étaient des sagas sans ages de héros et de méchants. Melville construisit son monde en mélangeant ces héros américains avec ses sensibilités d'après guerre. Il forgeait ainsi sa propre vision de la tragédie. Dans celle-ci, un criminel pouvait être un héros dans son milieu tant qu'il suivait ses paroles et ses allégeances. En fait, c'était son style personnel et son adhésion au code d'honneur qui faisait de lui 'un homme bon'. Inversement, c'était sa foi en les autres qui causait sa perte. Dans ce monde, le salut n'existait pas et où l'amour et l'amitié ne sont que de brefs interludes dans le jeu du chat et de la souris qui mène à une destruction certaine. De plus, les films de Melville sont construits en apportant une attention particulière au temps et aux lieux tout en conservant un scénario bien structuré. Les fans d'Hollywood leur reprochent leur lenteur et la sur-importance du ton et du style.

A sa mort en 1973 à la suite d'un infractus, le réalisateur de 55 ans avait dirigé seulement quatorze films dont au moins six sont devenus des classiques. Aux cotés de Jean-Luc Godard et François Truffaut, des sommités telles que John Woo, Quentin Tarantino, Michael Mann, Johnny To et Martin Scorsese l'ont cité comme une influence décisive.

Filmographie

Vingt-Quatre Heures de la Vie d'un Clown (1945)
Court métrage

Le Silence de la Mer (1947)
user posted image
RĂ©alisation : Jean-Pierre Melville
Scénario : Jean-Pierre Melville, d’après le roman de Vercors
Distribution : Howard Vernon (Werner Von Ebrennac), Nicole Stéphane (la nièce), Jean-Marie Robain (l’oncle)
Synopsis : Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, un officier allemand Werner Von Ebrennac est logé dans une maison d'un petite ville de la France occupé. Il vit avex une jeune femme et sa nièce qui, pour lui signifier leur mépris, refusent de lui adresser la parole. Chaque soir, quand ils se retrouvent ensemble, Von Ebrennac tente de rompre le silence avec des histoires idéalisées de sa propre vie et de son propre pays. Néanmoins, le silence continu de ses hotes malgré eux ont un effet stupéfiant sur lui...
Opinion : Ceci est le premier film notable de Jean-Pierre Melville, un réalisateur qui s'est établi comme le maitre français du thriller durant les années 1950 et 1960. Malgré un faible budget (la plupart du film étant un huis clos avec seulement trois personnages), il reste un film irrésistible qui expose un très fort constat contre la guerre d'une manière des plus subtiles.

Les Enfants Terribles (1949)
user posted image
RĂ©alisation : Jean-Pierre Melville
Scénario : Jean Cocteau d’après son roman
Distribution : Nicole Stéphane (Elisabeth), Edouard Dermithe (Paul), Renée Cosima (Dargelos / Agathe), Jacques Bernard (Gérard), Melvyn Martin (Michael)
Synopsis : Paul vit avec sa soeur ultra-protectrice Elisabeth et sa mère mourrante. Quand Paul se blesse durant une bataille de boules de neiges, Elisabeth prend soin de lui bien qu'elle le se moque de lui à longueur de temps. Ils sont inséparables, paratgeant le même lit et jouant à des jeux étranges. Même quand Elisabeth épouse un riche homme d'affaire, ils continuent à vivre ensemble avec leurs amis Gérard and Agathe. Mais un jour, Elisabeth découvre qu'Agathe et Paul sont amoureux…
Opinion : Le roman provocateur de Jean Cocteau publié en 1929 a souffert d'une difficile transition au cinéma. Il fut largement condamné pour ses allusions à l'inceste.
Pourtant ce film est magnifique car il joue sur la force de deux créateurs : Jean Cocteau, auteur d'un imaginaire poétique et de Jean-Pierre Melville, un réalisateur ayant les pieds sur terre. Le résultat est une étude obsédante d'un amour obsessionel entre un frère et une soeur qui tournera rapidement à l'amour destructif qui empoissonnera non seulement leur vie mais aussi celle de ceux qui les entourent.
La mauvaise relation entre Cocteau et Melville durant le tournage se ressent dans l'atmosphère glaciale du film. Mais heureusement, la présence du génie Henri Decae à la photo transcende le film. Son utlisation des reflets, des mouvements et des positions de caméra peu orthodexes donnent l'illusion et l'intimité d'un cauchemar à la Cocteau. Il comble ainsi le gouffre entre le monde matérialste de Melville et celui fantastique de Cocteau.

Quand Tu Liras cette Lettre (1953)
Aucun renseignement concret sur ce film

Bob le Flambeur (1955)
user posted image
RĂ©alisation : Jean-Pierre Melville
Scénario : Auguste Le Breton et Jean-Pierre Melville
Distribution : Roger Duchesne (Bob Montagné), Isabelle Corey (Anne), Daniel Cauchy (Paolo), Guy Decomble (Inspecteur Ledru), Gérard Buhr (Marc), Claude Cerval (Jean)
Synopsis : Un criminel reconnu, Bob Le Flambeur se contente maintenant de jouer et de fréquenter les casinos dans les quartiers louches de Paris. Il est convaincu que ses jours en tant que gangsters sont terminés, jusqu'à ce qu'il rencontre un de ses anciens complices qui a des nouvelles qui pourraient l'intéresser. Le Casino de Deauville a un coffre contenant plusieurs centaines de millions de francs. A court de liquidités, Bob décide de monter son dernier grand casse. Il recrute de nombreux anciens amis criminels et planifie avec minutie. Malheureusement, le jour du cambriolage, les choses vont rapidement tourner mal. La chance de Bob semble avoir pris un tournant inattendu…
Opinion : Manquant de l'impact sombre de certains de ses films de gangsters, Bob le Flambeur est tout de même un impressionnant premier jet dans le genre qui a rendu célèbre Melville. Son sens de la tension et du suspens est présent comme dans tous ses thrillers. Mais il reste tout de même dans un ton plus léger avec quelques touches comiques. Comme dans tous les scripts co-écrits par Melville, les personnages de Bob et de ses acolytes sont bien construits et dans lesquels ont croient. Typiquement, Melville ne distingue pas la perspective morale de la police et des criminels, il laisse le soin au spectateur de juger à travers leurs actions qui est le héros et qui est le méchant. En créant une morale ambiguë pour les criminels et les forces de l'ordre, l'histoire a un impact plus dramatique que les films de gangsters traditionnels (où les rôles sont déterminés par l'intermédiaire de stéréotypes conventionnels). Ceci donne une opportunité supplémentaire au suspens et rend les développements du scénario imprévisibles.

User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post
rikausse
post 14/10/2003 13:42
Message #2


Goule
****

Groupe : Membres
Messages : 719
Inscrit le : 25/05/2002 23:00
Membre no. 53



Deux Hommes dans Manhattan (1959)
user posted image
RĂ©alisation : Jean-Pierre Melville
Scénario : Jean-Pierre Melville
Distribution : Jean-Pierre Melville (Moreau), Pierre Grasset (Delmas), Jean Darcante (Rouvier), Christian Eudes (Anne), Ginger Hall (Judith), Monique Hennessy (Gloria)
Synopsis : Moreau, un journaliste français détaché à New York, est envoyé pour enquêter sur la disparition mystérieuse d'un diplomate français des Nations Unies, Fèvre-Berthier. Quand il échoue en contactant le secrétaire du diplomate, il recrute un photographe de magazine, cynique et alcoolique, pour l'aider dans sa mission. Les deux hommes font alors une recherche nocturne dans New York dans le but de découvrir la vérité…
Opinion : Jean-Pierre Melville, brillant dans sa transposition du film noir américain dans le cinéma européen, dévoile ici très clairement ses racines américaines. Mais ce film est plus qu'un simple hommage au genre qui obséda et influença Melville. Il réussit tout de même à capturer l'essence du film noir américain. Le film est tellement élégant et attrayant avec son jazz éternellement mélancolique et sa photographie nocturne captivante que l'on en oublie ses faiblesses (personnages stéréotypés et scénario perfectible).

LĂ©on Morin, PrĂŞtre (1961)
user posted image
RĂ©alisation : Jean-Pierre Melville
Scénario : Jean-Pierre Melville, d'après le roman de Beatrice Beck
Distribution : Jean-Paul Belmondo (Léon Morin), Emmanuelle Riva (Barny), Irène Tunc (Christine Sangredin), Nicole Mirel (Sabine Levy)
Synopsis : Barny est une jeune veuve qui vit avec sa fille dans une petite ville française pendant l'occupation nazi. Elle est militante communiste et athée. Un jour, elle entre dans une église avec la ferme intention de critiquer la religion face au prêtre. Néanmoins, le prêtre qu'elle choisit est jeune, beau et intelligent. Loin de lui l'idée de la repousser, il écoute avec grande attention les arguments de Barny et offre une contre argumentation très persuasive. De nombreuses discussions suivront. Impressionnée par sa force morale ou par son attirance physique, Barny commence à se rapprocher de son nouvel ami, et elle commence à fantasmer sur une possible relation avec lui.
Opinion : Dans ce film qui gagna le Grand Prix de Venise en 1961, Jean-Pierre Melville peint une étude fascinante de la femme qui est troublée tant sexuellement que moralement. Au fur et à mesure que le film progresse, nous la voyons sujet à un réveil spirituel qui découle de son attirance physique et intellectuelle pour le prêtre catholique. Les thèmes que le film approche sont complexes et non sans controverse. Ce film très novateur pour l'époque tente de montrer que Barny est tellement captivée par la bonté de Morin qu'elle ne sait plus si elle est amoureuse de lui ou si elle a trouvé la foi.

Le Doulos (1961)
user posted image
RĂ©alisation : Jean-Pierre Melville
Scénario : Jean-Pierre Melville et Élisabeth Rappeneau, d’après le roman de Pierre Lesou
Distribution : Jean-Paul Belmondo (Silien), Serge Reggiani (Maurice Faugel), Jean Desailly (Superintendant Clain), René Lefèvre (Gilbert Varnove), Marcel Cuvelier (Police inspector), Aimé de March (Jean), Fabienne Dali (Fabienne), Monique Hennessy (Therèse)
Synopsis : Maurice Faugel est un voleur qui vient juste de purger sa peine de prison. Il prépare un vol avec effraction dans une maison avec un équipement fourni par un ami, Silien. Malheureusement, quelqu'un appelle la police après que Faugel soit entré. La police arrive pendant le cambriolage mais Faugel arrive à s'échapper alors que son complice et un policier sont tués après un échange de coups de feu. Faugel est arrêté et suspecte Silien d'être un informateur de la police. Il est déterminé à se venger.
Opinion :Le Doulos est un policier sophistiqué dont les racines proviennent du film noir. Les films américains de gangsters des années 1930 et 1940 ont eu une grande influence sur Jean-Pierre Melville. Dans ce film, il crée une des plus mémorables variantes françaises du genre.Comment dans Le Samouraï, Melville explore l'apparente contradiction entre l'honneur et la moral dans le milieu criminel. Les criminels sont sans pitié mais adhèrent au code d'honneur et au fair-play qui les placent dans une position supérieure à la police.

L’Aîné des Ferchaux (1963)
user posted image
RĂ©alisation : Jean-Pierre Melville
Scénario : Jean-Pierre Melville, d’après le roman de Georges Simenon Un Jeune Homme Honorable
Distribution : Jean-Paul Belmondo (Michel Maudet), Charles Vanel (Dieudonné Ferchaux), Stéfania Sandrelli (Lina), Eddie Somers (Jeff), Michèle Mercier (la stripteaseuse)
Synopsis : Un jeune boxeur Michel Maudet est renvoyé par son manager après une série de matchs perdus et doit donc trouver un nouveau travail. Il est engagé comme secrétaire d'un millionnaire du nom de Ferchaux qui est pressé de quitter le pays quand il découvre qu'il est impliqué dans une fraude de grande ampleur.
Opinion : ce film combine le style familier à Melville et le style narratif de Simenon. Initialement, le film devait refléter la vraie vie d'un millionnaire américain Howard Hughes et être filmé entièrement aux Etats-Unis.

Le Deuxième Souffle (1966)
user posted image
RĂ©alisation : Jean-Pierre Melville
Scénario : Jean-Pierre Melville, d’après le roman de José Giovanni
Distribution : Lino Ventura (Gu), Paul Meurisse (Commissaire Blot), Pierre Zimmer (Orloff), Raymond Pellegrin (Venture Ricci), Christine Fabrega (Manouche), Paul Frankeur (Fardiano), Michel Constantin (Alban), Denis Manuel (Antoine)
Synopsis : Un gangster notoire du nom de Gu s'échappe de prison et retourne à Paris pour rejoindre son ancienne maîtresse, Manouche. Après avoir tué les deux hommes qui faisaient du chantage à Manouche, Gu se cache avant de se voir embraquer dans un hold-up pour récupérer désespérément un peu d'argent. Il est poursuivi par l'imitoyable Commissaire Blot...
Opinion : Les thèmes melvilliens de l'honneur, la loyauté et de la rédemption se retrouvent dans ce thriller qui voit le magnifique duo Lino Ventura et Paul Meurisse, deux redoutables poids lourds du cinéma français des années 1950 et 1960, l'Age d'Or du film noir français.
Le Deuxième Souffle est à la fois un drame troublant et palpitant dans lequel la moralité des criminels et de la police est subtilement renversée. Les performances des acteurs et la réalisation acerbe de Melville en font un de ses meilleurs films de genre. Le Deuxième Souffle est bien ancré dans le monde réel des gangsters et de leur mentalité tachée d'avidité, de déceptions, de vengeances et de sang.


User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post
rikausse
post 14/10/2003 15:19
Message #3


Goule
****

Groupe : Membres
Messages : 719
Inscrit le : 25/05/2002 23:00
Membre no. 53



Le SamouraĂŻ (1967)
user posted image
RĂ©alisation : Jean-Pierre Melville
Scénario : Jean-Pierre Melville et Georges Pellegrin, d'après le roman "The Ronin" de Joan McLeod
Distribution : Alain Delon (Jef Costello), François Périer (Superintendent), Nathalie Delon (Jane Lagrange), Cathy Rosier (Valerie), Jacques Leroy (Gunman)
Synopsis : Jef Costello est un tueur professionnel qui vit avec ses propres règles et qui n perd jamais. Néanmoins, il est arrêté par la police suite au meurtre d'un propriétaire de night club. Il est retenu comme leur suspect numéro un. Il a apparemment un alibi en béton fourni par son amie, il est donc relâché de sa garde à vue. Le commissaire reste pourtant convaincu de sa culpabilité et le place sous surveillance. Pendant ce temps-là, les employeurs de Costello s'inquiètent de son arrestation et envoie une personne pour le tuer. Pourchassé à la fois par la police et des tueurs professionnels, le temps est compté pour Jef Costello…
Opinion : Ce film devrait être principalement regardé comme un policier classique avec ses trois ingrédients principaux : Delon, Melville et Decae, une recette parfaite.
Alain Delon est brillant en tueur solitaire, implacable et sans émotions. Peu d'acteurs ont le charisme suffisant pour jouer un personnage comme celui-ci qui est clairement un méchant mais avec un minimum de dialogues et d'expressions faciales.
Ce film transcende le conventionnel thriller en plaçant sur un pied d'égalité la police et les tueurs sous contrats. Le commissaire apparaît encore plus impitoyable et faux que les employeurs de Costello. C'est en fait, Costello qui tient le haut du pavé du point de vue de la moralité, chose qui est très bien mis en valeur dans la conclusion du film. La seule faute de réalisation de Melville est peut être son attention trop portée sur les détails ce qui ralentit voire fige l'histoire par moment.

L’Armée des Ombres (1969)
user posted image
RĂ©alisation : Jean-Pierre Melville
Scénario : Jean-Pierre Melville, d’après le roman de Joseph Kessel
Distribution : Lino Ventura (Philippe Gerbier), Paul Meurisse (Luc Jardie), Jean-Pierre Cassel (Jean-François), Simone Signoret (Mathilde), Claude Mann (Le Masque), Paul Crauchet (Félix), Christian Barbier (Le Bison)
Synopsis : Durant l'occupation nazi, Philippe Gerbier est chef de la Résistance Française. Il est arrêté et envoyé dans un camp de prisonniers quand un de ses collègues le trahit. Il réussit à s'échapper et le traité est trouvé et exécuté. Pendant que Gerbier et d'autres chefs de la Résistance sont à Londres pour recevoir des décorations du Général de Gaulle, Félix, une figure clé de la Résistance, est arrêté à sont tour. A son retour en France, Gerbier et ses alliés décident de secourir Félix, une tache qui semble difficile puisqu'il est détenu dans une prison de haute sécurité.
Opinion : dans ce film, Jean-Pierre Melville utilise ses propres expériences de guerre pour faire une peinture réaliste et frappante de la vie de la Résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le film se rapproche d'ailleurs plus d'un documentaire que d'un traditionnel film d'action. Par conséquent, les personnages centraux ont une grande profondeur et leur héroïsme ne se traduit pas par des actes de bravoure mais plutôt par leur détermination à s'opposer à l'occupant allemand mais aussi à survivre. Melville dresse ici sa vision d'un monde clandestin où la moralité n'est ici pas ambiguë. C'est un film sur des individus, leurs dilemmes et leurs agonies personnelles.

Le Cercle Rouge (1970)
user posted image
RĂ©alisation : Jean-Pierre Melville
Scénario : Jean-Pierre Melville
Distribution : Alain Delon (Corey), Bourvil (Mattei), Gian Maria Volonté (Vogel), Yves Montand (Jansen), André Ekyan (Rico), François Périer (Santi), Yves Arcanel (Le juge d'instruction)
Synopsis : Un meurtrier condamné, Vogel s'échappe de sa garde à vue en même temps qu'un escroc, Corey, est relâché de prison. Les deux hommes se rencontrent et s'allient avec un troisième homme, Jansen, un ancien detective pour réaliser un ambitieux cambriolage. Sur leurs traces, un commissaire tenace : Mattei.
Opinion : Ceci est le dernier grand film de Jean-Pierre Melville, hommage au film noir des années 1940. Il a ainsi démontré qu'il n'a pas seulement compris le genre mais a vécu et respiré par et pour lui. Dans ce film, il va plus loin qu'il n'est jamais allé en créant un monde clos avec ses propres règles et ses propres risques sans l'ambiguïté morale du mode réelle.
Il unit trois légendes cinéma français : Delon, Bourvil et Montand. Un casting superbe qui marche bien. Malgré la maladie, Bourvil est captivant comme jamais, faisant de son personnage une combinaison d'insécurité et de détermination pour réussir.

Un Flic (1971)
user posted image
RĂ©alisation : Jean-Pierre Melville
Scénario : Jean-Pierre Melville
Distribution : Alain Delon (Commissaire Edouard Coleman), Richard Crenna (Simon), Catherine Deneuve (Cathy), Riccardo Cucciolla (Paul Weber), Michael Conrad (Louis Costa), Jean Desailly (Le monsieur distingué)
Synopsis : Un groupe d'escrocs mène un cambriolage de banque puis un incroyable hold-up de train. Quand il enquête sur les crimes, le Commissaire Coleman découvre qu'ils étaient dirigés par son ami, le propriétaire de night club Simon, encouragé par son amie, Cathy…
Opinion : Pour son dernier film, Jean-Pierre Melville retourne au genre dans lequel il se sent le plus confortable : le thriller existentialiste. Bien qu'il soit fait dans le même moule que des chefs d'oeuvre tels que Le Cercle Rouge, Le Deuxième Souffle et Le Samouraï, Un Flic est loin d'être satisfaisant et est considéré comme un de ses moins bons films. La difficulté est que le film s'égare dans l'abstrait et perd contact avec le public. Apparemment, Melville ne parle à personne d'autre qu'à lui. Il est aussi beaucoup moins abouti techniquement que ses précédents films peut-être parce que justement il n'a pas réussi à récolter les fonds nécessaires.

User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post
Arsenik_
post 14/10/2003 18:32
Message #4


Empoisonneuse
*****

Groupe : Membres
Messages : 8,005
Inscrit le : 16/05/2002 23:00
Lieu : Loudun
Membre no. 24



Ma Môman aimant passionnement Alain Delon (mon père a eu un sacré rival pendant longtemps tongue.gif ), adorant Lino Ventura, ... Tu penses bien que j'en ai vu pas mal et pour Môman ces films la sont des films cultes a voir ABS-OLU-MENT
Mon préféré serai surement le Samourai ou Delon est admirable dans son personnage sans coeur, solitaire, il excelle dans ses roles, et je le préfére en "voyou" qu'en flic happy.gif . Mais pour mieux en parler il faudrait que je les revois.

Bonne idée ce post mon cher rikausse, je vais me refaire le Samourai et le cercle rouge, ou Bourvil, lui si drôle, si amusant, si "benet" est surprenant dans ce role de flic auquel il ne nous a jamais habitué.


--------------------
user posted image" Le plutonium peut nuire pendant des millénaires, mais l'arsenic est eternel" user posted image
User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post
piotr
post 14/10/2003 18:54
Message #5


Sale con
****

Groupe : Modérateurs
Messages : 2,054
Inscrit le : 16/05/2002 23:00
Lieu : Donnery (F-45450)
Membre no. 18



L'armée des ombres, ça c'est vraiment un film énorme. C'est génial. À voir.


--------------------
"Des asiles de cons ... On devrait construire des asiles de cons, mais vous imaginez un peu la taille des bâtiments ! - André Dussolier

user posted image
User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post
Severn
post 14/10/2003 18:55
Message #6


Candytuft
****

Groupe : Membres
Messages : 1,380
Inscrit le : 30/04/2003 12:57
Lieu : Rouen
Membre no. 202



J'ai honte, je n'ai vu aucun des films que tu mentionnes rikausse, aucun film de Melville. Faudra que j'essaie d'y remédier.

Je n'ai pas eu le temps de lire tout ton post, mais promis je le fais dès que je peux, pas question de gâcher autant d'heures de ton travail ! En tous cas c'est beau, avec les affiches !


--------------------
"Because it does look very funny you know to see a black and white cow on its back in the middle of a stream. It is so just exactly what one doesn't expect of a cow." Ford Madox Ford
User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post
Peter Pan
post 14/10/2003 19:19
Message #7


Administrateur
*****

Groupe : Admin
Messages : 3,026
Inscrit le : 16/05/2002 23:00
Lieu : Paris
Membre no. 1



Bravo pour la somme de boulot que ce post représente ! thumbsup.gif

L'armée des ombres est un excellent film c'est certain, j'ai beaucoup aimé le personnage joué par Simone Signoret.
User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post
rikausse
post 14/10/2003 22:03
Message #8


Goule
****

Groupe : Membres
Messages : 719
Inscrit le : 25/05/2002 23:00
Membre no. 53



Merci à tous, ça donne du coeur à l'ouvrage...

Jean-Pierre Melville est un de mes réalisateurs préférés, j'ai beaucoup aimé son gout du détail et cette fausse lenteur qui caractérise l'ensemble de ces films. La musique est toujours très bien choisie comme dans Le Samouraï : du bon jazz comme je l'aime cool.gif .

J'ai un petit faible pour le Samouraï, je trouve qu'Alain Delon était un grand acteur quand il n'en faisait pas des tonnes et qu'il ne surjouait pas. L'Armée des Ombres est excellent : dur mais tellement proche de la vérité. On est vraiment plongé dans l'ambiance.

Hélas, je n'ai pas réussi à voir tous ses films surtout les plus vieux (maudite Satr Academy et autres bouffonneries mad.gif)

A propos de Bourvil, il est tellement méconnu dans des roles sérieux (de même que De Funes) et pourtant il est si bon (Les Misérables, La Grande Frousse, Le Chemin Des Ecoliers, Le Cerveau,...)

User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post
OlendelL
post 10/11/2003 14:35
Message #9


Schizophonic & RomboloĂŻd Acetylsalicylic Lifeform
****

Groupe : Membres
Messages : 648
Inscrit le : 10/11/2003 12:23
Lieu : Valenciennes
Membre no. 243



.Premier post.
Yep, (re)bonjour tous, salut Ă  toi et Ă  tes habitants, Openspace! Bref.
Pour ma part j'ai connu Melville pour la grande influence qu'il a eue sur The Killer , de John Woo, que j'ai viscéralement adoré. Concernant Le Samouraï, sans doute le seul Melville que j'ai pu voir, je le considère itou comme un classique du film noir. Ces ambiances sont si présentes que j'ai cru respirer le même air que les personnages.. smile.gif Mais c'est un peu loin de ce qui m'attirerait dans une salle obscure. tongue.gif

La classe, Rikausse, la classe..! cool.gif


--------------------
In case of extreme lendellism, please contact this 4.62€/sec phone number: user posted image.
User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post
chon
post 10/11/2003 14:40
Message #10


Le Daydreamer
****

Groupe : Modérateurs
Messages : 1,726
Inscrit le : 16/05/2002 23:00
Lieu : quelque part dans les nuages ...
Membre no. 13



Bienvenue Ă  toi OlendelL wink.gif


--------------------
There is no emotion, there is peace, There is no ignorance, there is knowledge, There is no passion, there is serenity
There is no chaos, there is harmony, There is no death, there is the force

User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post
rikausse
post 10/11/2003 14:59
Message #11


Goule
****

Groupe : Membres
Messages : 719
Inscrit le : 25/05/2002 23:00
Membre no. 53



Merci OlendelL blush.gif
The Killer de John Woo, j'ai bien aimé mais je reste tout de même un fan du film de Melville happy.gif . En général, j'ai un regard beaucoup plus acerbe avec les remakes ou les adaptations car l'essence et la base du film existe déjà donc pas d'excuses icon_twisted.gif . Comme exemples, je n'en citerai que deux : L'Affaire Thomas Crown avec Steve McQueen puis avec Pierce Brosnan d'une part et Garde à Vue et Under Suspicion de l'autre.

En tous cas, bienvenue Ă  toi dans ce havre de paix et de culture qu'est OpenSpace!!! rolleyes.gif

User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post
Severn
post 10/11/2003 15:31
Message #12


Candytuft
****

Groupe : Membres
Messages : 1,380
Inscrit le : 30/04/2003 12:57
Lieu : Rouen
Membre no. 202



Bienvenue OlendelL !


--------------------
"Because it does look very funny you know to see a black and white cow on its back in the middle of a stream. It is so just exactly what one doesn't expect of a cow." Ford Madox Ford
User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post
OlendelL
post 10/11/2003 16:34
Message #13


Schizophonic & RomboloĂŻd Acetylsalicylic Lifeform
****

Groupe : Membres
Messages : 648
Inscrit le : 10/11/2003 12:23
Lieu : Valenciennes
Membre no. 243



Chon, Rikausse & Severn > blush.gif Merci les loulous!! Je suis déjà venu (trop rapidement) par ici il y a qq mois, mais je pense que je vais me plaire, ici: un thread "Culture"! Ca rassure. Oh que si, sur l'aute forum wink.gif il n'y a que zone libre, dans ce thread ça serait un peu comme des vacances.. heart.gif

En effet, quoi de plus beau comme hommage de poster [american trailer voice] "for the first time ever"[/american trailer voice] dans un thread consacré au grrrrand Melvillounet, hein, non mais j'vous l'demande! biggrin.gif (Ca aurait pu être dans celui d'Alpha, mais bon - µAlpha, si tu nous regardes.. wink.gif )

Rikausse > Haaaa mais non, mon bon meussieu, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas fait dire biggrin.gif: The Killer a été influencé par l'attitude du tueur solitaire et très indépendant, quant à parler de remake, nein, rien à voir.
Je suis moi aussi dans le clan des Jantikipeuvpassentirlérimek , plutôt ceux qui font dans la repompe et qui:

1. DĂ©naturent l'esprit originel;
2. N'apportent rien à l'univers créé dans le premier.

Malheureusement, je ne peux pas illustrer avec les exemples que tu donnes. J'en vois peu, plus par mauvaise foi (" Ca ne peut que sentir l'Annie Cordy amiantée") que par l'occasion d'en voir.. Ha si tiens, La Planète Des Singes, de Burton. Pauvre lui.. sad.gif

J'ai hâte de goûter à ce havre, cher Rikou. A bientôt parmi les threads! wink.gif


--------------------
In case of extreme lendellism, please contact this 4.62€/sec phone number: user posted image.
User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post
rikausse
post 29/11/2003 1:20
Message #14


Goule
****

Groupe : Membres
Messages : 719
Inscrit le : 25/05/2002 23:00
Membre no. 53



Bon allez un petit up pour me faire de la pub... tongue.gif
Juste pour dire aux gens qui passent sur Paris d'ici la semaine prochaine qu'il y a le festival Jean-Pierre Melville au Reflet Medicis dans le 5ème. \o/
Chaque film de Melville est projeté un jour bien défini, il y a 5 scéances par jour donc aucune raison de les rater... wink.gif
User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post
OlendelL
post 03/12/2003 9:44
Message #15


Schizophonic & RomboloĂŻd Acetylsalicylic Lifeform
****

Groupe : Membres
Messages : 648
Inscrit le : 10/11/2003 12:23
Lieu : Valenciennes
Membre no. 243



Je HAIS Paris rien que pour ça: tout plein de films tous les jours.. smile.gif
D'ailleurs, si quelqu'un s'occupe d'un ciné-club et qu'il a besoin d'aide pour le prévisionnage des films, je suis preneur! blush.gif


--------------------
In case of extreme lendellism, please contact this 4.62€/sec phone number: user posted image.
User is offlineProfile CardPM
Go to the top of the page
+Quote Post

Reply to this topicTopic OptionsStart new topic
1 utilisateur(s) sur ce sujet (1 invité(s) et 0 utilisateur(s) anonyme(s))
0 membre(s) :
 

Version bas débit Nous sommes le : : 26/04/2024 10:48