En ligne · [ Standard ] · Linéaire+ No Logo, lecture du moment

[bunee]

Coincée dans une gare lors d'une correspondance, j'ai compulsivement acheté, outre des fraises tagada, le fameux bouquin de Naomi Klein, "No logo" ("j'ai lu" collection "documents"). Vous savez que ce livre a beaucoup été repris par les courants altermondialistes. Par curiosité, donc, je m'y suis lancée.

première impression:
Son raisonnement décrit une evolution économique ayant abouti, je site, à une "tyrannie des marques" et à ses conséquences (invasion publicitaire, paupérisation culturelle, exploitation ouvrière et des payx emergents etc etc) , face auxquelles une résistance croissante se fait sentir.
Les idées de base sont très intéressantes et présentées selon un angle de vue à mon sens assez original.
En outre c'est très richement illustré (beaucoup de chiffres, schémas, diagrammes etc) peut etre même trop (vous savez ce qu'on dit des chiffres).

Desenchantement progressif:
je trouve que le livre tourne très vite en rond, avec enormément de redites et que les 520 pages du corps du texte auraient pu sans préjudice à leur clarté etre réduites à 400.
Le style est journalistique (normal, leur auteur étant journaliste) à l'excès, on arrive vite a des phrases pleines de pathos, d'exclamation et de petites remarques ("comme par magie" et ce genre d'artefacts lexicaux) qui agacent vite.

Quant à la récupération politique du livre, ça, c'est un autre problème

[Peter Pan]

Entièrement d'accord avec ton désenchantement, j'ai trouvé extrêmement pénible le style limite propagande/démagogie qu'elle a utilisé. Très rapidement on ne comprend plus trop comment le livre est découpé malgré un sommaire qui semble assez strict. On retrouve de chapitre en chapitre des exemples presque identiques qui a mon sens sont d'ailleurs le seul intérêt du livre, même s'ils sont quasiment réservés à des marques américaines, certaines étant inconnues en France. Quelques exemples savamment présentés font frémir et nous font relativiser la soi-disant "avalanche de pub" en France, d'autres laissent un peu indifférents, d'autres encore semblent montés en épingle par l'auteur afin d'illustrer son idée.

Bref, j'avoue avoir arrêté aux environs de la page 300 tellement celà devenait insupportable. Comme tu l'as dit le style est résolument journalistique, mais journalistique genre Washington Post, avec un avis bien engagé et qu'on doit à tout prix faire passer.

Fatiguant.