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Le sans-faute de Traqueur contre les vols de voitures

Angélique Négroni
[01 novembre 2003]



Entre le car-jacking, le home-jacking et des méthodes plus ordinaires mais non moins efficaces de vol, les propriétaires de véhicules ne savent souvent plus comment se protéger. Chiffre spectaculaire, la France vit au rythme d'un de ces vols commis toutes les deux minutes. Les grosses cylindrées sont naturellement les plus prisées pour les casses à la voiture bélier. Mais la petite R5 un peu rouillée, stationnée négligemment le long d'un trottoir, intéresse aussi les délinquants. Dépecée dans un garage clandestin, elle viendra alimenter les nombreux trafics de pièces détachées.

Toutes ces indications et commentaires proviennent de Traqueur, une société d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) qui a donné son nom à sa technique, destinée à retrouver les véhicules volés. Lancée depuis tout juste un an dans l'Hexagone, ce nouveau procédé a fait la preuve de son efficacité. Homologué par quasiment toutes les marques de voiture, il a déjà conquis 3 000 abonnés et a été adopté par la gendarmerie et la police nationale, dont un millier de véhicules et plusieurs hélicoptères sont désormais équipés du matériel de détection.

De quoi s'agit-il? Traqueur est un petit boîtier, dit marqueur, que l'on installe dans la voiture. Sitôt cette dernière volée, il est activé. Fonctionnant selon un système d'onde radio, il émet des signaux codés relayés par des antennes installées dans toute la France. De son PC, Traqueur localise la zone où le véhicule se trouve. L'information est aussitôt transmise aux services de police ou de la gendarmerie concernés qui dépêchent des véhicules de patrouille dotés d'un système de détection.

C'est alors la deuxième phase des recherches qui est actionnée. Dans le véhicule de patrouille, près du volant, se trouve un petit écran. Il mentionne le numéro de code du marqueur recherché. Il fait aussi apparaître une flèche qui indique la direction à prendre pour se rapprocher du véhicule volé. En bas de l'écran figurent des barrettes. Plus il y en a, plus le quatre roues est à portée de main. Et quand le système d'alerte sonore qui accompagne l'écran, s'emballe et émet de frénétiques «bip-bip-bip», c'est que les forces de l'ordre sont très «chaudes». La voiture volée est normalement devant eux. «Ce système est capable de détecter les quatre roues planqués dans des boxes, ou dans des sous-sols, ce que ne permettent pas d'autres procédés», indique un spécialiste.

A ce jour, Traqueur a commis un sans faute. Tous les véhicules volés dotés de son système ont été retrouvés. Et le plus souvent très rapidement. Ainsi, le 19 octobre, c'est une habitante de Lille qui a pu récupérer le jour même sa Renault Clio. C'est, le 20 juin dernier, à Tarascon (Bouches-du-Rhône), un propriétaire à qui est rendue dans la nuit sa Mercedes ML 4x4 break après l'intervention du Psig, le peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie. C'est, le 9 septembre dernier encore à Aix-en-Provence, une BMW X5 dérobée par car-jacking (le propriétaire de la voiture est éjecté de force par le voleur) qui est découverte par les gendarmes dans les environs de la ville. Mais, cette fois, elle n'a pas été rendue au propriétaire. Elle a été placée sous main de justice. Car ce vol entrerait dans le cadre d'une série de faits similaires, imputables à un gang que le SRPJ local tente de démanteler. «Aujourd'hui, tout le territoire national est couvert par ce système, gendarmerie et police ayant fait en sorte d'équiper harmonieusement leurs services», explique-t-on à Traqueur.

Enfin, la société peut se targuer d'avoir accompli sa première affaire européenne en liaison avec «Tracker UK», son pendant en Angleterre. Cette collaboration, qui remonte au 7 août dernier, a ainsi permis à un citoyen britannique de reprendre très vite la route au volant de son coupé sport Pontiac Transam volé à Saint-Jean-de-Losne (Côte-d'Or). «Traqueur a une vocation européenne. L'émission des messages codés a lieu sur la même fréquence», précise une responsable de la société. Mais encore faut-il que les pays recourent à cette technique. Ainsi, la Grande-Bretagne l'a adoptée depuis dix ans déjà, l'Espagne tout récemment, tandis que la Belgique est en cours d'équipement et l'Allemagne commencera à installer les antennes sur son territoire dès l'an prochain. Au total, vingt-cinq pays dans le monde se sont dotés de ce système, le premier à en faire l'acquisition étant les États-Unis. Berceau de cette invention – baptisée outre-Atlantique Lojack –, l'Amérique du Nord l'utilise depuis dix-sept ans. Et depuis tout ce temps, paraît-il, les voleurs n'ont toujours pas trouvé la parade. C'est plutôt bon signe.

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