Quelques chroniques de CD qui tournent régulièrement sur ma platine en ce moment :

Toto – Through The Looking Glass
Le retour des morts-vivants



Ils sont vieux, ont de l’argent, et s’ennuient. Depuis que Jeff Porcaro est mort (le batteur sublime d’Africa, Rosanna, avec son inimitable shuffle à la Bernard Purdie), le groupe n’avait pas renoué avec les grands succès.
Cet album sort après un an et demi de repos suite à leur(s) tournée(s) mondiale(s) commencées en 99.
Ils ont voulu revisiter quelques grands standards du rock (Sunshine Of Your Love), de la pop , du reggae (Could You Be Loved)…
Même si les reprises manquent parfois d’inspiration, c’est toujours surprenant de découvrir des morceaux connus et reconnus sous un jour qu’on ne connaissait pas (j’allais dire inconnu… ).
Certaines pistes restent même scotchées dans la tête un moment (une bonne revue de Could You Be Loved, un Burn Down The Mission presque bluesy, un Watching The Detective reggae à souhait…) Ici, le batteur qui remplace Porcaro, Simon Philips montre sa très grande technique, et pour une fois laisse la place à la musicalité.

Point noir de cet album : le son est très « studio », ProTools, presque trop nickel, avec beaucoup d’effets. Un son XXI° siècle, bien aseptisé, certainement le plus gros défaut de l’album.

Toto – Through The Looking Glass

1. Could You Be Loved
2. Bodhisattva
3. While My Guitar Gently Weeps
4. I Can't Get Next to You
5. Living for the City
6. Maiden Down the Mission
7. Burn Down the Mission
8. Sunshine of Your Love
9. House of the Rising Sun
10. Watching the Detectives
11. It Takes a Lot to Laugh, It Takes a Lot to Cry

Michel Camilo – Live At The Blue Note



Les amateurs d’afro-cubain et de jazz d’ambiance vont aimer !
Si Herbie Hancock était né blanc et en république Dominicaine, il se serrait appelé Camilo.
Un pianiste qui a les idiomes latins dans le sang comme d’autres savent compter, une approche funky/rythmique de l’instrument (à la Hancock justement), font qu’il émule parfois tout un orchestre quand il est en solo. Tout en restant toujours d’un goût très sûr.
Le batteur/percussioniste, Horacio Hernandez, est une vraie pieuvre. J’ai d’ailleurs eu la chance de le voir en master-class il y a quelques semaines : son style, bien que dans la complexité polyrythmique afro-cubaine, se joue tout en ressenti, en feeling, plus que dans la technique.
L’album est le dernier en date du groupe, mais si vous arrivez à en trouver de plus anciens de Camilo, c’était Dave Weckl à la barre à la batterie, avec une pulsation qui groove tout autant ! (Ecoutez notamment leur version de WaterMelon Man !)

On peut retrouver un mp3 de l’auteur sur le net, gratuitement, pour se faire une idée : http://www.epitonic.com/artists/michelcamilo.html

Metal Gear Solid



Metal Gear Solid est avant tout un jeu, sorti sur Playstation si je ne me trompe pas, premier d’une (longue ?) série de jeu à la James Bond (je ne suis pas un hardcore gamer, comme cela se voit ). Les musiques, d’excellente qualité, composées par Harry Gregson Williams, qui a travaillé sur la BO de The Rock (le film) et Hans Zimmer (Broken Arrow).
On a ici le parfait exemple de la mutation d’un style/genre, la musique de jeux vidéos : finis les bips bips et le pseudo zouk de Super Mario. Les morceaux, bien qu’électroniques, sont construits comme des pièces pour films.
Même sans jamais avoir joué aux différents jeux (c’est mon cas), on apprécie les ambiances à la Tom Clancy, un peu mystérieuse, très chillout. A mettre le soir comme musique d’ambiance en faisant autre chose…

Je ne donne pas d’album en particulier mais vous recommande plutôt de choisir dans la série disponible :

Metal Gear Solid
Metal Gear Solid 2
Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty
Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty The Other Side
…

(Je m’y perd moi-même dans la série des différents titre, mais pas de crainte à avoir, pour ce que j’ai pu en écouter, c’est tous du même tonneau !)

The Phil Collins Big Band : A Hot Night In Paris
Funky Jazz-fun



Avant sa carrière solo, avant même d’être le chanteur de Genesis, Phil Collins en était le batteur. Et un bon. A l’aise dans le rock le plus basique, comme dans les subtiles mélanges jazz fusion au sein du groupe Brand-X, il a toujours rêvé de pouvoir être batteur de big-band, comme ses idoles que sont Buddy Rich ou Louis Bellson (qui est d’ailleurs le premier batteur a utiliser une double grosse-caisse/double pédale en big-band, dès les années 40, et ça dans le jazz ! (clin d’œil à Ioen ))
Quincy Jones, a qui il en avait déjà touché un mot, lui permet de réaliser son rêve un soir de 98 à Paris, en montant un big-band de rêve, avec les meilleurs instrumentistes disponibles pour chaque instrument (la plupart ont été disciple de Quincy Jones lui-même, qui était trompettiste pour Miles Davis, avant d’être arrangeur/producteur !)

Sur l’ensemble des morceaux, seulement deux sont des strictes reprises de morceaux de Collins (comme Sussudio), mais sont quand même de qualité, apportant une dimension jazz inédite au mélodies simples (parfois très simples) de Collins.
Les autres morceaux tapent soit dans les standards de jazz (toujours du Davis), dans les morceaux de Genesis, ou dans les anthologies du funk.
Le groove surpuissant de Pick Up The Pieces (avec George Duke à la basse lui-même !), ou les afro qui prennent aux tripes sur Chips & Salsa ou The Los Endos Suite valent l’album à eux tout seuls !

The Phil Collins Big Band : A Hot Night In Paris

1. Sussudio
2. That's All
3. Invisible Touch
4. Hold on My Heart
5. Chips and Salsa
6. I Don't Care Anymore
7. Milestones
8. Against All Odds (Take a Look at Me Now)
9. Pick Up the Pieces
10. Los Endos Suite