En ligne · [ Standard ] · Linéaire+ [cinéma] 21 Grammes, jewel inside...

[unhunter]

Je ne m'étendrai pas sur ce joyau, ne vous fiez pas au titre et ne craignez pas un film basé sur une pseudo philosophie dont hollywood nous abreuve trop souvent.

C'est un film de rushs, une suite ininterrompue d'avancée et de reculade dans lhistoire, sans logique apparente, un peu déconcertante au début puisque nous voyons à trente secondes d'intervalles le même acteur (Sean Penn fabuleux) en parfaite santé et mourant.
Ce puzzle vidéo nous amène petit à petit à comprendre l'histoire complète, une banale et tragique histoire d'accident de la route qui va relier trois personnes au destin complètement différent, un homme mourant qui attend une transplantation cardiaque, une mère parfaitement heureuse et accomplie dans sa vie conjugale, et un ex-taulard qui s'est plongé dans la foi.

Trois personnes qui vont chacune subir une transformation complète au cours de cet accident.

La beauté de ce film est non pas son histoire, somme toute classique, mais dans son esthétique et dans son montage qui m'ont laissé le souffle court, la bouche béante devant une scène quasi finale fantastique.

Beaucoup d'influence se mêlent dans ce film, nous retrouvons le fil de l'histoire torturé de Memento, les seconds plans d'une même scène de la trilogie Un couple Cavale Après la vie, le grain d'image de Traffic, et une lumière presque anormalement parfaite.

je ne sais que dire sinon que c'est le meilleur film depuis longtemps, et pourtant j'y suis allé dans un état de fatigue avancée qui ne me prédisposait pas du tout à apprécier ce film.... J'en suis sorti éveillé comme jamais.

quelques images...

[rikausse]

Hollywood et le cinéma hispanique... une vraie histoire d'amour avec des réalisateurs et des scénaristes hispaniques tels qu'Alejandro Amenàbar ou Guillermo Del Torro.

Mais bon, on voit surtout le manque d'originalité d'Hollywood qui investit des dollars dans un remake... Après Vanilla Sky copie trait pour trait d'Ouvre les Yeux d'Alejandro Amenàbar, ils nous servent 21 Grams remix (mais avec le même réalisateur, histoire de garder l'essence du film) d'Amores Perros.

En espérant qu'à l'instar d'Amenabar, Alejandro González Iñárritu aura, par la suite, la chance de démontrer ses qualités cinématographiques.

En tous cas, un trio détonant pour ce film qui mérite le détour par la case ciné!

[chon]

Je l'ai également vu il y a peu.

Le montage est vraiment suprenant et donne beaucoup d'originalité au film. J'avoue quand même avoir été pas mal déconcerté au début entre les phases Penn mourrant / Penn en pleine forme (entre autre, c'est aussi le cas pour les autres acteurs).

Mais bizarrement, j'avais deviné la scène finale (du moins grossièrement. Une sorte d'intuition). Enfin cela ne m'a pas empêché d'être surpris par des "rebondissements"

Par contre, je n'en suis pas ressorti choqué ou très triste, mais au contraire plutôt heureux, car c'est typiquement le genre de film qui me fait apprécier les joies simples ...

L'omniprésence de thème comme la mort / naissance / renaissance / rédemption m'a beaucoup plus. Les acteurs sont vraiment surprenant (Seann Penn impérial). Mention spéciale à Benicio Del Toro, qui joue le rôle de l'ex prisonnier, criant de vérité dans son rôle de "fou de dieu" (le terme est bien choisi).

Enfin une note spéciale, contrairement à ce que laisser supposer le trailer du film (quoique je n'y avais pas pensé moi même), 21 grammes n'a rien du tout de fantastique ou de Shyamalaneque (dédicace à irion). C'est juste l'histoire croisée de personnes ordinaires qu'un drame va changer.

Bref j'ai beaucoup aimé, mais le film est particulièrement dur encore une fois.

Edit : corrections orthographiques

[Dude76]

Bien que je suppose que tout le monde le sache ici, tu n'as pas dit à quoi correspondait ces "21 grammes"
Je ne le mets pas, des fois que ce soit volontaire.

Ayé, j'ai envie d'aller le voir... a programmer !

[chon]

Ah effectivement ... C'était dit dans le trailer donc je ne pense rien spoiler, 21 grammes c'est le poids que l'on perd quand on meurt.

[Rabban]

QUOTE (chon @ 30/01/2004 14:54)

Mention spéciale à Benicio Del Toro, qui joue le rôle de l'ex prisonnier, criant de vérité dans son rôle de "fou de dieu" (le terme est bien choisit).

un de mes acteurs préférés, excellent dans tout un tas de roles très différents (dans las vegas parano, snatch, traffic pour les plus connus).

dans le genre j'aime aussi beaucoup Joe Pantoliano. ce sont deux acteurs qui réussissent le tour de force de faire en sorte d'etre invisibles, on ne voit que leurs personnages.

l'inverse d'une star, en quelque sorte.

[unhunter]

rikausse>je ne qualifierai pas ce film d'hollywoodien, au contraire de Vanilla Sky (non mais franchement c quoi cette comparaison à 1€ T. Cruise Vs. Sean Pen... )

Dude76>je l'ai pas dit car pour moi ça n'a aucun intérêt, de même que l'histoire de façon globale, c'est pour cela que le 'remix' n'est pas l'aspect de ce film à soulever... bon après chacun prend le film pour lui

Merci pour le nom de Benicio Del Toro, en fait j'ai cité Traffic par trop par hasard, vu qu'il a joué dedans mais je me souvenais plus bien Il a aussi joué dans Usual Supects mais là faut avoir une bonne mémoire...

chon> je n'ai pas dit que ct un film dur, car contrairement à d'autres la violence est complètement masquée (l'accident par exemple), mais elle est très présente, la scène où Paul apprend à Cristina qu'il a le coeur de ... est horrible à supporter, elle est fabuleuse cette femme!! Et je parle pas de la scène 'finale' que tu avais deviné, l'abscence de son et le bruit sourd d'un coeur qui bat est bouleversante.

Encore une fois, il faut voir les films en étant complètement vierge d'a priori, donc pas de critiques, pas de bandes annonces, et surtout pas de ragot

je parle pas pour ce film, mais faut avouer que c'est qd même plus bandant d'aller voir un film dont on ne connait que vaguement l'histoire faut faire confiance à sa salle préférée


rhhhhaaaaa ça fait du bien ce film, pe que faudrait le renommer en 462 grammes...

[rikausse]

@unhunter : je crois que tu as mal lu ce que j'ai mis (surtout la fin d'ailleurs)... Je n'ai jamais qualifié ces films d'Hollywoodiens, j'ai juste fait remarquer qu'Hollywood manquait d'inspiration en utilisant de très bons réalisateurs étrangers juste pour faire des remakes de leur propres films.

Je dirais d'ailleurs que ta lecture de ma réponse ne vaut pas 1€ non plus.

[unhunter]

il est tard ça passe ? bon j'abuse , je vire le mode intégriste

en fait je me hérisse dès que je vois le mot Hollywood, alors que tu n'avais pas du tout dit ça dans le mauvais sens du terme... je présente mes plates excuses

bon ça fait un petit up caché qd même pour ce de film

[Severn]

Je l'ai vu aussi et je partage l'enthousiasme d'unhunter et de chon. Je suis allée le voir sans autre a priori ( unhunter) que la bande annonce qui ne m'a pas vraiment permis d'anticiper quoique ce soit du film, et je pense aussi que c'est une bonne chose.

Je n'arrive pas à dire de ce film qu'il est simplement"bien", ou même "génial" tellement il m'a prise aux tripes. Ca faisait longtemps qu'un film ne m'avait pas autant bouleversée, et j'ai mis plusieurs heures à m'en remettre. C'est un film fort.

L'explication du titre n'a peut être pas d'intérêt, mais les paroles de Penn à la fin sont quand même plus que poignantes...

Et la musique de ce film... wow

[unhunter]

viens là ma severn

ps: je ne veux pas polluer ce forum, mais je suis aussi allé voir dans un tout autre style Master and Commander avec Russel Crowe, et malgré la VF j'avoue m'être beaucoup diverti devant cette épopée marine très bien restranscrite et qui, à mon avis, décrit bien la vie des hommes sur un navire en ces temps-là: beaucoup d'attente, beaucoup de frayeurs et de maladies, et finalement très peu d'actions (mais qd y'en a, c'est très intense et on voit plus rien tellement la caméra bouge )

Dans un tout autre genre, Violence des échanges en milieu tempéré est une réflexion sur les méthodes actuelles de réorganisation des entreprises familiales par des jeunes loups consultants à Paris. Très cynique, pas larmoyant pour un sou (exit Germinal), pas très encourageant malgré la bonne ambiance tout au long du film. Un autre film à voir donc...

[rikausse]

QUOTE (unhunter @ 03/02/2004 8:49)

Dans un tout autre genre, Violence des échanges en milieu tempéré est une réflexion sur les méthodes actuelles de réorganisation des entreprises familiales par des jeunes loups consultants à Paris. Très cynique, pas larmoyant pour un sou (exit Germinal), pas très encourageant malgré la bonne ambiance tout au long du film. Un autre film à voir donc...

Dans le même style, je vous conseille Ressources Humaines de Laurent Cantet. C'est l'histoire d'un fils d'ouvrier qui revient dans sa région natale dans le but de faire un stage dans l'entreprise de son père. Il doit mettre en place les 35 heures mais il apprendra à ses dépends qu'il s'agit d'une restructuration déguisée... C'est à ce moment que s'entremèlent ses sentiments, sa conscience et son "formatage scolaire".

Bien sur, je ne saurais trop vous conseiller Rosetta des Frères Dardenne

[OlendelL]

Ressources Humaines était passé sur arte, iznit?

Vu 21 Grams en VO Vendredi, après un Père, Fils lexomilesque d'Alexander Sokourov.
Parlons aussi du cadrage terrifiant d'oppression: la scène de nuit de Mwazelle Watts, en larmes devant son frigo ouvert, la déporte aux frontières de la quotidienne réalité, celle où les plus terribles des drames ne s'affichent qu'aux news, et où chaque particule de son home dipressed home respire la solitude et l'absence, le néant et la rage..
Je n'ai pas le temps d'épancher ma logorrhée sur le sujet (je bosse, là), mais c'est pour moi le film de l'année.