Editions : Oxymore
Date de parution : 05.05.2004
ISBN : 2913939414
Prix: 13,80 €
Nb Pages: 280

L’histoire :

Dans ce recueil de nouvelles Jess Kaan nous conte comme au coin de l’âtre plus qu’il n’écrit ou que nous lisons. Il nous raconte un quotidien ou l’horreur, la peur et le mal envahissent le monde.

Quand Lune saigne :

Une légende dit que si une femme stérile frotte contre son ventre la pierre phallique, elle aura enfin le bonheur et la joie d’être mère. Mais lez succube qui exhausse le vœux de maternité reviendra un jour chercher son dû.
Philippe et Louise ne peuvent avoir d’enfant. Tous les médecins sont catégoriques là-dessus. L’idée est venue de Philippe et Louise a trouvé la pierre. Martin est là pour la joie de tous. Pourtant Philippe se souvient de ce que racontait les vieilles femmes quand il était enfant. Il se souvient de cette religieuse qui après avoir tué la mère supérieure s’est immolé par le feu...
Une nuit Martin se mit a pleurer, Louise se leva pour allez voir son fils et là tout a basculé... Le succube était là pour venir chercher leurs âmes.
Une nouvelle atroce, sûrement car un enfant est en jeu. On croit, comme Philippe, entendre les cloches du couvent qui pourtant a été détruit par le feu.

La détresse et la folie du narrateur étouffent. Une ambiance ensorcelante. Comme il est stipulé sur le site Internet de l’auteur : « Ames sensibles éviter Quand Lune saigne ». Tous les ingrédients sont la pour que le lecteur prenne plaisir à avoir peur.

London calling :

Un SDF est retrouvé mort, percé de 47 coups de canne-épée... C’était un ancien chanteur punk tombé dans l’anonymat mais dont se souvenait très bien le lieutenant Jenny Grawith qui se trouve en charge de l’enquête.
De son coté Joseph Mondulini prépare un repas pour son club qui doit normalement le sacrer meilleur de sa catégorie. Mais quand Jenny va fait avouer à un de ses collègues qu’il a dissimulé des preuves, une sorte de moto-avion apparaît dans le ciel et fait exploser le flic. Cet engin est comme commandé a distance par Joseph qui poursuit Jenny jusqu'à chez elle, qui lui explique qu’il peut aller et venir d’un Londres imaginaire a un autre ou dans ce que nous appelons la réalité.
Jenny croit devenir folle et préfère s’enfuir mais elle ne reconnaît plus son quartier, elle a, en passant la porte de chez elle, basculé dans un Londres qui n’existe que dans un livre. Elle va de cette manière visiter plusieurs Londres qui étaient sensés n’exister que sur le papier, bien ranger dans une bibliothèque.

Un polar ? Un récit surnaturel ? Non mais une fusion parfaitement réussi des genres et un hommage au monde de l’imaginaire.

Dionée :

Un soir d’orage, des coups frappés a la porte de la maison. Le père ouvre a un étranger qui ne sait dire que « HELP ». Cet homme force le père et l’enfant a le suivre jusqu'à une maison abandonnée ou ses amis sont en train de se faire avaler par les murs et le sol. Le père pousse l’homme dans la maison et ils rentrent en jurant d’oublier cette scène. Une fois adulte l’enfant qui avait assisté à ce cauchemar va revivre la même expérience et comprendre le sens de son nom de famille.

L’orage, la maison hantée, la famille maudite, tout est la dans cette courte nouvelle qui fait froid dans le dos.

Iliana Letchawa 2037-2070 :

Deux agents du gouvernement vont apprendre à la grand-mère le décès de la dernière personne de sa famille et surtout interroger la vieille dame sur les agissement de sa petite-fille. La grand-mère va leur conter comment sa petite fille s’est révolté contre le genre de dictature qui régit la France.

Un avenir bien triste et apeurant pour la France

Sukkal :

En 2081, les hommes ont perdu la guerre contre les Sukkals, mi-homme, mi-aigle. Mais les hommes résistent comme ils peuvent et envoient même au combat les enfants des l’age de 7 ans. Lukaç blessa un des Sukkals et ce dernier se réfugia dans une église. Il y rencontra un « homme ». Et après une longue discussion le Sukkal reparti mais cette fois non pour tuer mais pour sauver.

Un univers très SF d’un monde détruite par la guerre mais avec l’espoir que la paix reviendra un jour.

Katzenstreu :

Un chat tellement jaloux qu’il ne supporte pas la compagne de son maître, mais celle-ci lui rend bien car elle hait cet animal : c’est lui ou elle. Mais malgré la disparition du chat, ce dernier fait très nettement sentir sa présence dans la maison.

Une nouvelle très courte pour rendre hommage aux chats qui est souvent l’animal fétiche de l’écrivain ;-)

An urban and modern faery tale – enfin presque :

Entre Charlotte Perrault et Olga Grimm c’est la guerre, une guerre sans merci ou tous les coups même les plus bas sont permis. Mr God et son assistant Pierre ainsi que Mr Lediabel vont même être obligés d’intervenir avec l’aide de Kristen Andersen...
Ces trois femmes sont les dernières descendantes des célèbres conteurs. Et grâce aux personnages créés par leurs illustres aïeuls, les sept nains sont armés jusqu’aux dents, le petit tailleur usent des ses ciseaux pour tenter de tuer l’adversaire, le chat botté est très doués pour les arts martiaux... Seul Kristen Andersen peut mettre un terme a ces incessantes batailles. Mais elle est illettrée et ne sait rien des contes de son grand-père. Mr God et Mr Lediabel vont s’unir pour lui faire une formation accélérer sur les contes d’Andersen.

Un conte de fée – enfin presque ;-) Car le coté rose bonbon des fées est absent Mais là encore un bel hommage au monde de l’imaginaire empli d'humour.

Dérobade :

Vivre au fond des bois avec pour seul voisin des sapins qui étaient nés avant vous et qui, sûrement, vous survivront mais avec tout le confort de la vie moderne. Qui n’en a jamais rêvé ? Mais la jeune femme qui a concrétisé ce rêve va le voir se transformer en cauchemar quand les sapins vont vouloir se venger des hommes.

La nature, la nature mortelle, la nature vengeresse a laquelle personne ne peut se dérober.

Bloody Venise :

Venise, ville ensorcelante de beauté, ville de l’amour, ville aux milles attraits. Mais Venise a une sœur jumelle, diriger par les Bautas et ayant pour maître Hastur qui attend son avènement sur les deux villes. Quand Massimo hérite la fortune de son père il hérite aussi de tout de sang qu’ont fait couler ses ancêtres pour assouvir Hastur. Il va entraîner dans cette ville morbide Helene dont devait renaître Hastur.

Une nouvelle angoissante ou la mort règne. Le lecteur y sent la peur et la haine des non-morts qui hantent cette ville fantôme.

Rustbelt :

Le chômage, drame social contemporain qui peut faire perdre la tête au plus sain d’entre nous. C’est ce qui arrive au narrateur. Il en veut a la terre entière mais surtout a Cordelles qui avait fait vivre la ville et qui l’avait fait prospérer pendant une époque. Apres de nombreuses bières il parti au cimetière dans le but de détruire le tombeau de cet individu qui pour lui est la cause de tout. Mais les grilles de fer rouillées ne vont pas se laisser ouvrir comme ça...

Un hommage de l’élève au maître de tout écrivains de romans dit « d’horreur » j’ai nommé Stephen King. Le simple bouseux comme il le dit lui-même qui perd tout et a qui arrive un événement surnaturel. Le tout sur fond de drame social.

Le bayou :

Un avocat est dépêché dans le bayou pour acheter du terrain afin d’y construire un hôtel. Il doit convaincre le propriétaire de vendre a un prix intéressant. Mais la rencontre des deux hommes va bouleverser la vie de l’avocat. Car le propriétaire vit visiblement seul dans le bayou depuis plus de 50 ans et protège la vie de celui-ci.

Cette nouvelle fait revivre la ville noyée de St Louis ainsi que ses habitants. Une très belle nouvelle emplie d’amour entre humain et d’amour pour la nature.

L’avis d’Arsenik_ :


Nature et avenir de l’homme sont omniprésents tout au long de ce recueil. Une nature parfois protectrice comme dans le « Bayou » ou bien tueuse dans « Dérobade », mais une nature contre laquelle l’homme ne peut pas lutter. Mais si Jess Kaan est un devin, c’est un avenir bien sombre pour l’homme qu’il nous dépeint, un avenir de guerre et de dictature. Est-ce ce qu’il craint pour l’avenir de l’homme ou simplement de la science-fiction ? Une chose est sûre : l’Imaginaire et la poésie sont bien présents ! Les mots s’écoutent plus qu’ils ne se lisent. Une impression que Jess Kaan est là à nous conter ses histoires avec un fond musical. Entrer dans l'univers de Jess Kaan est un véritablement enchantement auquel on ne peut se dérober.