Alors l'été je profite d'avoir du temps pour creuser le sillon de la production d'un auteur ou deux. L'an derrnier j'avais commencé à découvrir Nelson De Mille, à partir de La vengeance du Lion, et je le connaissais comme inspirateur du film "La fille du général" avec John Travolta. Cet été j'ai poursuivi la découverte avec deux romans en langue originale.
Alors c'est l'histoire assez abracadabrantesque du détournement de deux Concordes israéliens par des terroristes palestiniens réfugiés en Irak. Pas moins. Mais ce roman a été écrit dans les années 1980, ce qui peut expliquer en partie cette trame. Le résultat est assez captivant, entre les efforts (légèrement incroyables) des otages et ceux (non moins étonnants) des apprentis sauveteurs. Ce qui est intéressant c'est l'assez bonne étude des personnages, et la dynamique de l'histoire. Cela détend.
Encore un roman daté, de juste avant la chute du rideau de fer. L'histoire est autrement intéressante et fouillée : celle de la découverte d'une école de formation d'espions russes à la vie de taupe aux USA, école dont la qualité du cursus est assurée ... par des américains, militaires fait prisonniers pendant la guerre du Viet-Nam essentiellement. Le tout est porté par un couple de héros intéressant, et une bonne description des conditions de vie russes à l'époque.
Après Nelson De Mille, je suis passé à un de mes auteurs préférés de romans policiers, Jonathan Kellerman. C'est un ancien psychologue pour enfants reconverti dans l'écriture avec bonheur (et célebrité). Ses histoires sont toujours bien ficelées, avec souvent des indices semés au cours de l'intrigue qui guident vers la découverte du coupable. Là aussi je suis passé à la lecture en V.O., ce qui a fini par rendre ma gestion linguistique assez étrange, avec parfois des mots anglais qui me viennnet à l'esprit avant les mots français...
Ce roman raconte la course de nos héros (Alex Delaware et Milo Sturgis) pour coincer un tueur en série qui s'en prend aux artistes, et qui se révèle un peu trop proche. Là encore, un scénario très cinématographique, un découpage en chapitres courts, c'est captivant. Une vision intéressante du Los Angeles des arts, et du Los Angeles des déshérités.
Une autre facette morbide du roman policier psychologique est expolrée ici : la menance anonyme venue du passé. On se retrouve rapidement dans une intrigue qui tourne autour d'une famille (encore) de psychologues ayant dirigé une "institution" pour enfants difficiles au passé trouble. On s'aperçevra bientôt que les méthodes de cette institution n'ont pas porté leurs fruits...
En français cette fois-ci, un roman assez différent des autres : une énigme policière multiple sur une petite île perdue, dotée de personnages hauts en couleur, et d'une histoire bien particulière. Au final, on pense beaucoup à l'Ile du docteur Moreau. Là encore, le thème de la famille est bien présent, notre pychologue d'auteur montre son orientation professionelle.
Alors là on a affaire à une histoire difficile, tortueuse, et émouvante, d'enfant maltraité. L'intrigue est si bien faite que l'on en vient à avoir des doutes sur beaucoup de personnages, les indices s'annulent, se rrenfcorent mutuellement, et l'épilogue est bien mené. Encore une histoire de famille méchante et tarabiscotée.
Le filon Jonathan Kellerman s'étant presque épuisé, j'ai suivi les conseils d'Amazon.fr et j'ai testé le premier roman de Katherine Neville, dont le style semblait se rapprocher du succès plantéaire récent, "The Da Vinci Code", c'est à dire une intrigue historico-cryptologique emmélée. Au final, si le roman de Dan Brown est à la liite du pitoyable, ceux de Katherine Kellerman sont beaucoup plus construits, sur un socle historique plus solidement fondé, et surtout plus enlevés. On se rapproche du chef-d'oeuvre du genre, "Le Pendule de Foucault" d'Umberto Ecco.
The Eight, car le chiffre huit et son carré reviennent tout au long de cet étonnant roman archéo-policier international sur le thème de l'alchimie et du jeu d'échecs. Parfois difficile à lire à cause du tumulte d'évènements et de lieux évoqués par les deux intrigues parallèles, l'une à la fin du XVIII° et l'autre à la fin du XX°. L'auteur a le chic pour inclure des évènements réels de l'histoire dans ses intrigues, en ajoutant sa sauce autour pour les inclure dans une conspiration bien plus large. Souvent on est emportés par le récit, parfois on a l'impression d'être resté un peu en arrière, sur la grève, tellement la quantité de rebondissements est grande. peut être un défaut de ce premier roman.
Second roman de l'auteur, sur le même principe que le précédent, mais naturellement avec une trame historique différente (des objets magiques donnent périodiquement un pouvoir impressionnant). Cette fois il y a une intrigue principale qui charpente le roman, et de petits chapitres décrivant des évènements historiques en rapport, mais malheureusement ces derniers sont découpés en plusieurs sous-intrigues. On reste donc à un niveau de complexité assez important, mais la capacité de l'auteur à raccrocher les morceaux et à accrocher son lecteur est là.
Pour finir une découverte, le premier roman de DOA, qui nous fait l'honneur d'être parmis nous.
C'est une très agréable surprise, un roman à la croisée entre policier et science-fiction, qui m'a rapidement fait penser au positionnement de M.G. Dantec dans "Les Racines du Mal" et "Babylon babies", mais sans tout le pathos, la verbosité, la lourdeur. L'intrigue est très prenante, fait appel à la technologie mais aussi à la psychologie, tout en restant très attachante de part la réelle présence des personnages et du monde parisien qui les entoure. C'est a mon avis un style qui a de l'avenir, personnellement je suis conquis, et j'en redemande !
Voilà pour cette fois, le reste de mes livres de l'été s'empile sur ma table de nuit, et manque de basculer. Je ne manquerais pas de vous en parler prochainement