Deuxième roman de DOA, l'auteur des
Fous d'Avril.
Une deuxième oeuvre qui exhauce les espoirs nés avec la première. On a ici en effet un bon gros volume rassurant, mais surtout un bloc dense de Roman Policier, notez les majuscules.
J'y ai laissé mon week-end. Pas pu m'en sortir. L'intrigue, certes, mais particulièrement son rithme, enlevé, très peu de temps morts et toujours justifiés, et l'attachement aux personnages qui nait d'une description psychologique très fine et d'une découverte progressive.
Le blog de l'auteur nous avait fait saliver avec un "making of", aux informations justement dosées, et on y avait appris l'origine cinématographique du projet. Le roman défile en effet comme un film, mieux qu'un film en fait puisque l'on est beaucoup plus intégré dans l'histoire. L'art du roman s'exprime. C'est un sentiment intéressant pour un lecteur, cette intégration, ce sentiment d'observation (héritage d'une pratique journalistique de l'auteur ?). On se retrouve progressivement aspiré, à partir d'une suite d'évènements de moins en moins anodins.
Un bel opus, donc, à conseiller notamment aux amateurs du genre policier moderne.
Le genre des chroniques de voyages m'a toujours beaucoup plu, aimant voyager par la pensée. Avec les oeuvres complètes de Nicolas Bouvier, je suis comblé. Apparamment très célèbre dans ce style de littérature, je me demande encore pourquoi on en parle pas encore dans les études de Géographie, notamment celles se revendiquant de l'école qualitativiste.
On a donc ici le "voyage inaugural" de la carrière de l'auteur, "L'usage du monde", le récit d'un voyage entamé avec un ami peintre à la sortie des études, de la Suisse à l'Inde dans une petite voiture (une Fiat Topolino), dans les années 50.
Loin d'être une simple description, c'est une suite de tranches de vie, de commentaires, de visites, de commentaires en prose, de poêmes, de croquis, de photogaphies. L'auteur pousse ensuite le voyage à Ceylan puis au Japon. Je conseille d'ailleurs à tous les curieux du Japon de lire la "Chronique Japonaise", qui présente une histoire de la civilisation, et une description du pays de l'après-guerre aux années de redéveloppement rapide. La lecture n'est jamais ennuyeuse, le style varié et toujours subjectif, perceptif, et dans une langue magnifique (qui sert d'ailleurs de modèle dans le pays natal de N. Bouvier, la Suisse).
J'aime aussi cette édition, qui se veut assez complète, comprenant les poêmes mais aussi les articles, les photographies, les notes. A faire passer aux jeunes générations cherchant à "comprendre le monde" pour mieux en avoir
l'usage.