« Coprophanaeus Episode 1 »

Editions : SKIANT FALTAZI
Date : Novembre 2004
Prix: 3.00 €
Nb Pages: 40

Voici la saison des feuilles mortes et des feux de cheminées, l’âtre s’illumine de couleurs orangées pour réchauffer nos chaumières. Mais les bûchers s’enflamment eux aussi pour chasser les sorcières ou le mal qui salit nos âmes. Les flammes et les bûchers sont le thème de ce nouveau fanzine intitulé Coprophanaeus, scarabée en grec, symbole de la renaissance et de la vie en Egypte antique.

Ce petit recueil s’ouvre sur un magnifique poème de Adrakelen de Mortelune intitulé tout simplement « Le Bûcher », mettant en scène les pensées de la condamnée. Viennent maintenant les nouvelles magnifiquement illustrées par Fanny L, DR Maria et Juan (cités par ordre d’apparition). Patrick Duclos se pose la question de l’utilité réelle des bûchers avec un dialogue et quelques réflexions très pertinentes dans « Faut-il réellement brûler les sorcières », surtout celles résistantes au feu... Jess Kaan, toujours très proche de la nature, mais une nature souvent colérique et vengeresse. Dans « G/N/A », elle s’attaque aux hommes en brûlant tout sur son passage, des flammes venant de la mer portant en leur sein la mort dans toute sa splendeur destructrice. C’est une nouvelle plus longue que Jaime nous offre, avec un peintre visionnaire de sa fin et de celle de son protégé, son triptyque « L’affront a la sainteté » met en scène le bûcher qui mettra fin à leur amour contre nature. Le bûcher est le symbole, dans de nombreuses sociétés, de purification. C’est bien dans ce but que les autorités brûlent les habitations de ce village que la peste ravage. Sophie Dabat nous décrit talentueusement dans « Une autre forme de Suttée », le calvaire d’une femme jusque la épargnée par la maladie mais qui ne voit que destruction et souffrance autour d’elle. Jouer avec le feu n’est pas sans risque, c’est ce que nous montre Meor dans « Auto Da Fé », où c’est le livre, témoin des agissements de son propriétaire, qui va périr sur le bûcher avec son auteur. Pour finir en beauté, une fois n’est pas coutume, mélangeons la musique à la littérature avec The Ambassador qui nous parle de l’album le plus représentatif pour ce thème enflammé, « The Eye » du groupe de heavy metal King Diamond.

C’est avec un immense plaisir que je viens de découvrir ce petit nouveau dans la famille des fanzines littéraire. Un contenu noir et blanc mais avec une couverture et une quatrième couverture illustrées en couleur par respectivement Christophe Lenté et Meor elle-même, des artistes talentueux, déjà connus ou non maniant la plume ou la mine de manière fort à propos et un thème brûlant, qui fait frémir si on pense aux flammes qui viennent lécher les corps enchaînés.
Le rythme voulu sera trimestriel et au mois de février, après le bûcher c’est le carburant de celui-ci que nous retrouverons avec la forêt dans toute sa majesté sylvestre.
Souhaitons longue vie au petit scarabée !