Depuis samedi ma petite ville de Loudun pleure l'enfant du pays devenu le deuxième personnage de l'état.
René Monory nous a quitté, dans son sommeil, vers 1h du matin dans la nuit de vendredi à samedi.
Le Sherif comme les Loudunais l'avait affectueusement surnommé n'est pas monté sur l'échaffaud comme lui avait prédit son père mais a été 40 ans maire de notre commune, plusieurs fois ministre (notament de l'économie et de l'éducation nationale), jusqu'à une des marches les plus hautes de la politique : président du Sénat.
Mais ce n'est pas ce que je retiendrai de lui.
C'etait un homme simple, que nous pouvions croiser et saluer quand il venait chercher ses journaux à la maison de la presse. Un maire dont le bureau était toujours ouvert pour nous, en cas de problème, qui trouvait du travail aux personnes sans ressource.
J'ai eu la chance de le rencontrer quand j'ai travaillé à la mairie, il inspirait le respect mais parlait à tous, des plus grands chefs d'etat en passant par Bill Gates ou Soeur Emmanuelle comme aux loudunais quelques soient leurs conditions, de l'agriculteur avec ses bottes aux marchés aux dirigeants d'entreprises.
Son corps est "exposé" à l'Eglise Saint Pierre de Loudun (celle d'Urbain Grandier), je suis passée lui dire au revoir en débauchant ce soir et saluer Suzanne, sa femme, toujours discrete mais présente (quoi qu'un peu dangeureuse en voiture ...) qui m'a tendrement embrassée et remerciée d'être venue.
Aujourd'hui, Loudun est triste, il pleut, le ciel est gris, nous sommes en deuil du garagiste qui a 17 ans avait deja mis au point un prototype de voiture electrique.
Demain il partira dans sa dernière demeure, à quelques tombes d'ou repose mon grand-pere.
Merci René de tout ce que vous avez fait pour nous.