Le Calepin Jaune #4, par Estelle Valls de Gomis
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Le Calepin Jaune #4, par Estelle Valls de Gomis
Arsenik_ |
29/12/2004 17:43
Message
#1
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Empoisonneuse Groupe : Membres Messages : 8,005 Inscrit le : 16/05/2002 23:00 Lieu : Loudun Membre no. 24 |
Vous souvenez-vous, il y a un an, naissait dans la joie et la liesse un nouveau fanzine qui s'Ă©tait donnĂ© pour but de nous faire dĂ©couvrir des textes orientĂ©s fantastique bien sur mais surtout et avant tout dont l’action se dĂ©roule a la fin du XIXème siècle, pĂ©riode chère a Estelle Valls de Gomis, fondatrice du Calepin Jaune. Installons-nous dans la machine Ă remonter le temps et reculons nos montres de deux cents ans. Le voyage commence avec une prĂ©sentation par HĂ©loĂŻse Jacob du critique littĂ©raire et Ă©crivain Jean Lorrain. HĂ©loĂŻse nous parle un peu de l’homme mais surtout de ces Ă©crits sur les masques oĂą tout n’est que suggestion. Cette prĂ©sentation introduit la nouvelle L’un d’eux parue en 1900 dans le recueil de Jean Lorrain intitulĂ© Histoires de masques oĂą le narrateur fait l’étrange rencontre d’un personnage masquĂ©. Gardons nos masques et nos loups pour un Conte VĂ©nitien de MalaĂŻka Macumi oĂą la triste narratrice passe quelques jours de repos Ă Venise. Au cours d’un bal masquĂ© organisĂ© par son hĂ´tesse elle va dĂ©couvrir ce qui se cache derrière le personnage d’un Ă©trange tableau. Un texte qui nous plonge directement dans le faste de Venise et de ses bals masquĂ©s de la fin du XIXème siècle. A croire que MalaĂŻka fut une VĂ©nitienne de cette Ă©poque ou toutes les rencontres etaient possible. Ce ne sont pas les masques qui sont inquiĂ©tants dans Le Dernier Acte de Morgane Guingouain mais les mannequins d’une manufacture de tissage dĂ©saffectĂ©e. Une orgie macabre a lieu au centre mĂŞme de la manufacture, orchestrĂ©e par un ĂŞtre assoiffĂ© de sang. Morgane nous dĂ©crit des scènes d’orgie sexuelle sans tomber dans le scabreux et tout en nous donnant a ressentir toute l’horreur et la peur de la narratrice. Pour nous remettre des horreurs que nous venons de vivre, voici une petite ballade au clair de lune dans un vieux cimetière oĂą Olivier Pietroy va Ă la rencontre de sa Belle Endormie grâce a un merveilleux poème qui donne envie d’embrasser la gisante qui nous tend les lèvres. Il fait toujours nuit. Et passer la nuit dans une forĂŞt, mĂŞme celle de notre enfance n’est pas sans risque. L’imagination prend le dessus de la raison ; le Pic de Neuschwanstein, pourtant vide en 1868, va rĂ©server une surprise au jeune bidasse perdu de Thomas Dumoulin. A la lecture de cette nouvelle on peut facilement imaginer qu’au cours d’une promenade en forĂŞt notre jeune auteur a pu se perdre lui aussi pour si bien retranscrire ce qui se passe dans l’esprit de quelqu’un d’égarĂ© en foret. Mais le temps passe, voici l’heure du sabbat, Le Sabbat des Ă©phĂ©mères sous la plume Ă l’apparence si douce d’HĂ©rĂ©lys Deslandes mais trempĂ©e dans l’encrier de sang des damnĂ©s, dont l’âme se nourrit de la mort de petites filles qui danseront pour l’éternitĂ©. Le voyage dans le temps, un rĂŞve inaccessible qui a inspirer de nombreux auteurs et notamment Max Philippe Morel. Le narrateur de Souvenir d’Uchronie a la possibilitĂ© de visiter l’avenir mais le premier saut qui l’amène dans notre contemporalitĂ© lui fait tellement peur qu’il prĂ©fère retourner dans son temps et tout faire pour empĂŞcher que le XXème siècle soit ce qu’il a dĂ©couvert. Avec le texte clĂ´turant ce Calepin Jaune hivernal c’est une nouvelle formule qui est inaugurĂ©e : le feuilleton. La ChaĂ®ne d’Emmanuelle Maia ne nous dĂ©livrera son secret que dans le prochain numĂ©ro (Ă paraĂ®tre au mois de mars). Trois mois pour imaginer quel malĂ©fice habite la maison oĂą se passe l’action, trois mois pour se raconter l’histoire du vieillard alitĂ© dont le narrateur doit s’occuper jours et nuits. Emmanuelle a su Ă merveille mĂ©nager ses effets, doucement elle fait naĂ®tre l’envie de savoir, de connaĂ®tre toute l’histoire sans trop en rĂ©vĂ©ler les tenants, simplement en nous parlant du morne quotidien de ce grabataire. Mais pour savoir, savoir la suite, l’histoire, il faudra soit soudoyer l’auteur (chose impossible a moins d’être sa mascotte ou d’écrire un bon commentaire de son texte), soit plus simple : s’armer de patience et attendre le Calepin Jaune cinquième du nom. Les auteurs du Calepin Jaune ont sĂ»rement une machine Ă remonter le temps pour si bien nous conter le XIXème siècle. Et que dire des illustrateurs tel que Jaime et ses troublantes photos ou encore la superbe vampire de Fablyrr, les masques de Cyril Carau, le corset Ă©mouvant de Lucile Le Marchand, le mystĂ©rieux Lord de Polidori et bien sur le superbe dandy d’Estelle Valls de Gomis sans oublier la mystĂ©rieuse Domello imposĂ©e par Emmanuelle Maia pour illustrer sa nouvelle, qui, par leurs dessins et photos, reprĂ©sentent la merveilleuse Ă©poque oĂą tout Ă©tait encore possible. Ce message a été modifié par Arsenik_ - 29/12/2004 17:44. -------------------- " Le plutonium peut nuire pendant des millĂ©naires, mais l'arsenic est eternel"
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