Lectures Éclectiques, un peu de tout et beaucoup de temps
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Lectures Éclectiques, un peu de tout et beaucoup de temps
bunee |
14/09/2005 9:49
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#1
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Comme je trouvais inopportun de faire un post par livre, j'ai tout groupé (j'ai recherché et apparemment ils n'ont pas été précisément évoqués, si c'est le cas pardonnez la redondance)
La conjuration des imbĂ©ciles - J-K Toole L'histoire et la gloire posthume dont elle tĂ©moigne sont parfois ironiques. Comment expliquer autrement le succès d'un livre Ă©ditĂ© post-mortem et dont l'auteur s'est suicidĂ© justement parcequ'il s'estimait incompris? L'oeuvre nous transporte Ă la Nouvelle OrlĂ©ans, et, Ă la façon de certains films (Shortcuts, les Magnolias, Pulp Fiction) est un entrelac d'histoires et de personnages rĂ©currents et dont les traits sont plus ou moins sĂ©vèrement caricaturĂ©s. Le fil rouge, c'est une correspondance Ă©crite entre deux personnages que tout oppose Ă un point tel qu'ils se ressemblent: a la fois Ă©vènement dĂ©clencheur et rĂ©sultat. L'un des deux est ignatius, rendu Ă merveille antipathique par Toole, d'une singularitĂ© presque horripilante, cloitrĂ© Ă la façon de quelque moine mĂ©diĂ©val crypto-mystique, auto-dĂ©clarĂ© inapte Ă toute forme de travail, et jetant un regard consternĂ© sur le monde. L'autre c'est Myrna, excessivement engagĂ©e dans des mouvements divers et variĂ©s, elle aussi Ă sa façon incomprise et mal-comprenante. La constante rivalitĂ© de ces deux individus constitue un vĂ©ritable moteur du roman: tout s'imbrique, tout s'emboite et au final l'ensemble des protagonistes y trouve son compte. La lecture nous fait osciller entre le burlesque des thĂ©atres de boulevard et la noirceur des caricatures rĂ©alistes. Savoureux carnaval aux douces fragrances d'absurde. Arto Paasilinna - Petits suicides entre amis Après l'inoubliable et caustique sĂ©rie des petits meurtres entre amis, voici, comme vous ne l'attendiez plus, les "Petits suicides entre amis" du finlandais Arto Paasilinna. L'histoire surfe adroitement entre le cynique et le loufoque: deux hommes (un colonel et un ancien directeur de sociĂ©tĂ©) qui ont comme idĂ©e de se suicider au mĂŞme endroit se font echouer l'un l'autre. Forts de leur expĂ©rience et de leur nouvelle complicitĂ©, ils dĂ©cident de venir en aide Ă tous les suicidaires de Finlande (somme toute nombreux) soit pour les aider Ă renoncer Ă leur geste, soit pour les aider Ă mieux se suicider. Ceci va les entrainer dans un pĂ©riple improbable, de la Finlande au Portugal en passant par le Cap Nord, truffĂ© de rencontres non moins improbables: un Ă©leveur de rennes escroc, une enseignante d'art mĂ©nagers, une jeune sidĂ©enne, un ingĂ©nieur cancĂ©reux, un fan d'aĂ©ronautique, un serveur-Ă©crivain fanfaron, un ex-directeur de cirque Ă©leveur de visons, une directrice adjointe nymphomane, un chauffeur de bus, un armateur alcoolique etc etc Le style est vif et incisif, le fil de l'histoire dĂ©jantĂ© avec pas mal de rebondissements. Et la question reste: le fait de combattre la vie et de se dĂ©vouer Ă l'organisation de sa propre extermination ne donne-t-il pas un sens nouveau Ă l'existence? Comment, en essayant de l'achever, finit-on par s'en rapprocher? Le burlesque cache une rĂ©flexion plus grave et agrĂ©ablement sarcastique. "Le plus grave dans la vie c'est la mort, mais ce n'est quand mĂŞme pas si grave" Velibor Colic - La Vie Fantasmagoriquement brève et Ă©trange d'Amadeo Modigliani Brève, Ă l'instar du livre. A peine 80 pages. Soit Ă peine un trajet ferroviaire Dunkerque - OrlĂ©ans. Livre bref mais intense et effroyablement dense. L'auteur rĂŞve la vie du peintre maudit comme d'autres rĂŞvent sur la dĂ©chĂ©ance du poĂŞte. Par Ă©pisodes, souvenirs et flashes successifs, on suit la chute. En parrallèle figurent de nombreux extraits de "l'Ă©tranger" de Camus. Et la comparaison s'insinue, inĂ©luctable, dans le crane du lecteur : et si Modigliani ou, plus largement, l'artiste endossant Ă lui-seul le mythe du poĂŞte maudit, c'Ă©tait l'Etranger de notre monde? Quant au style ... le rĂŞve traine dans l'Ă©gout. Le beau est quelque chose d'ardent et de triste. La maladie du peintre en devient une Ă©popĂ©e flamboyante. Aldous Huxley - Le meilleur des Mondes Huxley nous fait dans ce grand classique la description d'une sociĂ©tĂ© postmoderne Ă la fois ignoble et fascinante oĂą l'homme est programmĂ© pour systĂ©matiquement tendre au "bonheur", au confort, et Ă la jouissance physique lato sensu. Mais que se passe-t-il lorsque le processus Ă©choue chez certaines personnes? Comment ceux qui prennent conscience de leur individualitĂ© peuvent-ils quitter ou rĂ©intĂ©grer le système? Et qu'adviendrait-il du Sauvage, non conditionnĂ© et libre, qui aurait le choix entre le confort perpĂ©tuel et la libertĂ© d'ĂŞtre malheureux? Savant mĂ©lange rappelant tour Ă tour les univers de Big Brother et de Gattaca, de Platon et du "Zero et l'infini". Les nombreuses citations de shakespeare apportent une grande poesie Ă l'ensemble. Un beau classique, donc. Peut-ĂŞtre pas aussi visionnaire qu'on l'aurait espĂ©rĂ©, mais la prĂ©face actualisĂ©e est Ă©difiante Ă ce sujet. Le panier de la semaine Voici les heureux Ă©lus du jour : 1/ Virginie Despentes – Teen Spirit – Edition j’ai lu / collection Roman 2/Jorn Riel, traduit du danois par S. Juul et B. St Bonnet – Le canon de Lasselille – Edition 10/18, collection domaine Ă©tranger 3/ Yoko Ogawa, traduit du japonais par R.M Makino Fayolle – Une parfaite chambre de malade, suivi de la dĂ©sagrĂ©gation du papillon – Editions Babel 4/ Ornela Vorpsi, traduit de l’italien par M. Pozzoli – Le Pays oĂą l’on ne meurt jamais – Editions Babel 5/ David Foster Wallace, traduit de l’amĂ©ricain par J & JR Etienne – Brefs entretiens avec des hommes hideux – Edition Au diable Vauvert, La plupart achetĂ©s un peu au hasard. Ce message a été modifié par bunee - 22/11/2005 8:41. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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Peter Pan |
14/09/2005 10:16
Message
#2
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Administrateur Groupe : Admin Messages : 3,026 Inscrit le : 16/05/2002 23:00 Lieu : Paris Membre no. 1 |
Ah yes, la Conjuration des Imbéciles c'est un grand moment de littérature ! Pi en plus c'était le livre de chevet de Leonardo di Caprio au moment de Titanic donc c'est un gage de qualité
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bunee |
14/09/2005 10:39
Message
#3
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Ah oui en effet.
Mais le boycotter pour cette seule raison aurait été dommage: j'ai bien ri en le lisant -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
15/09/2005 9:19
Message
#4
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Je viens de finir teen spirit. Il est plutot rapide à lire (un peu trop à mon gout), très dynamique, la lumière est crue et tranchante. Aucune prétention à être classé dans la case "grande littérature".["lis tes ratures": injonction véhémente adressée à un cancre dont le cerveau gauche est truffé de zones mortes]
Imaginez (un petit effort!) ... vous ĂŞtes un trentenaire se rapprochant inĂ©luctablement de la quarantaine, vous stagnez socialement, votre vie vĂ©gète sur barbès, ça va mal avec votre petite amie etc etc. Coup de tonnerre dans la grisaille ambiante, vous apprenez que vous avez une fille de treize ans qui grandit tant bien que mal dans un milieu social style 5ème ardt. Et lĂ c'est le drame? Non pas tout Ă fait quand mĂŞme. C'est juste l'occasion de faire un retour sur soi et de se retrouver face aux fantĂ´mes de votre adolescence, lorsque c'Ă©tait Ă votre tour de ne pas encore avoir 20 ans. Edit: juste un bĂ©mol concernant la fin du bouquin - assez saugrenue je trouve o_O Ce message a été modifié par bunee - 18/12/2005 23:15. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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PoP |
15/09/2005 15:27
Message
#5
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ragondin interstellaire Groupe : Membres Messages : 3,059 Inscrit le : 16/05/2002 23:00 Lieu : DTC, au fond Ă gauche Membre no. 8 |
Y'a quoi dans le 5eme arrondissement?
-------------------- PoP
"Consommez malin, consommez du ragondin!" |
bunee |
15/09/2005 15:49
Message
#6
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Des gens riches je suppose
Disons que l'expression revient très souvent dans le roman. J'aurais trouvĂ© le choix du 16ème plus explicite mais bon ce n'est pas moi qui ai Ă©crit le bouquin . Ce message a été modifié par bunee - 15/09/2005 15:49. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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Peter Pan |
15/09/2005 16:04
Message
#7
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Administrateur Groupe : Admin Messages : 3,026 Inscrit le : 16/05/2002 23:00 Lieu : Paris Membre no. 1 |
Hé oh je suis dans le 5ème moi et je suis pas riche !
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bunee |
16/09/2005 7:35
Message
#8
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Ben tu devrais: c'est que tu t'es fait avoir alors
Adresse tes réclamations à V.D. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
16/09/2005 10:04
Message
#9
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Bon je viens de finir Jorn Riel , le canon de lasselille
Bienvenue au sein des paysages grandioses du groenland, où parmi les hommes fleurissent les racontars. Les racontars sont les petites anedoctes donc les racines sont ancrées plus ou moins profondément dans la réalité. Les racontars ont les visages changeant à chaque fois que les hommes rudes mais attachants de ces contrées se les échangent sur un fameux banc, le banc aux racontars. On croise dans cet univers blanc des touristes horripilants, des ivrognes touchants, de grands solitaires qui s'attachent à des animaux plus ou moins habituels, des idiots de village ayant des velléités de baleiniers etc De multiples tranches de vies dont les personnages se croisent et se saluent virilement. Un grand bol d'air frais, tendre et vivifiant, à inhaler sans modération, juste histoire de se préparer à l'hiver. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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Pistolero |
16/09/2005 12:15
Message
#10
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Orc Groupe : Membres Messages : 414 Inscrit le : 01/11/2002 15:59 Lieu : Finistère, en attendant le Canada bientôt ! Membre no. 138 |
C'est dingue comme tu donne envie de lire bunee !!! La maniére dont tu décris les livres, dont tu en parle, c'est vraiment bluffant.
Je sens que quelques bouquins vont s'ajouter Ă la liste des bouquins en attente d'ĂŞtre lus sous peu... |
bunee |
17/09/2005 13:24
Message
#11
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
QUOTE(Pistolero @ 16/09/2005 12:15) C'est dingue comme tu donne envie de lire bunee !!! La maniĂ©re dont tu dĂ©cris les livres, dont tu en parle, c'est vraiment bluffant. Je sens que quelques bouquins vont s'ajouter Ă la liste des bouquins en attente d'ĂŞtre lus sous peu... Hiiii c'est le meilleur compliment qu'on pouvait me faire /me sautille et se trĂ©mousse Ce message a été modifié par bunee - 17/09/2005 13:25. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
19/09/2005 13:14
Message
#12
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
J'ai fini de lire Ogawa. Ses deux petites nouvelles-ci sont de vraies perles : l’écriture est délicate et soyeuse, aussi fragile qu’une dentelle en papier de soie, l’ambiance sereine et doucement mélancolique.
L'auteur y explore le thème de la maladie, de la mort, et de la sĂ©paration. Si de tels sujets peuvent dans l’absolu paraĂ®tre très sombres, ce n’est pas du tout ce qui ressort de l’œuvre qui est curieusement lumineuse. Le première nouvelle Une parfaite chambre de malade (ma prĂ©fĂ©rĂ©e) raconte comment une femme va vivre la maladie et la mort de son jeune frère Ă peine âgĂ© de 20 ans. A la rĂ©volte devant une mort si injuste succède une mĂ©tamorphose tant de la relation frère / sĹ“ur que des individus. La scène se dĂ©roule dans une chambre d’hĂ´pital qui fait figure de bulle – sanctuaire : la chambre est pure, virginale, loin des traumatismes endurĂ©s pendant l’enfance Ă cause d’une mère atteinte de dĂ©gĂ©nĂ©rescence mentale, et on y passe des instants Ă la fois fragiles et puissants de silence au sein d’un brouhaha perpĂ©tuel. Cette chambre semble immuable, imputrescible et Ă©ternelle… Sorte d’utĂ©rus improbable d’une mère idĂ©ale oĂą se noueraient des liens nouveaux entre jumeaux. Mais la chambre est Ă©galement une transition, un sas entre l’être et le nĂ©ant, l’absence, l’orphelinat. La seule chose qui a l’air d’y disparaĂ®tre, c’est le jeune frère, ĂŞtre frĂŞle et diaphane s’effaçant au fil du rĂ©cit. Outre la façon d’écrire d’une dĂ©licatesse touchante j’ai apprĂ©ciĂ© la façon d’illustrer la dualitĂ© Vie / Mort. La fin est particulièrement belle. La seconde nouvelle La dĂ©sagrĂ©gation du papillon est Ă la fois plus violente et plus dynamique. Une jeune femme, qui a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e par sa grand-mère, se voit obligĂ©e de la confier Ă un hospice car elle devient sĂ©nile. Elle est alors confrontĂ©e Ă l’omniprĂ©sence de l’absence, mais peu Ă peu la vieille dame s’efface et devient une entitĂ© complètement abstraite. La relation des deux femmes est basĂ©e sur un rapport Ă la normalitĂ© : la rĂ©fĂ©rence de la jeune fille Ă©tant la vieille dame, cette dernière Ă©tant partie, elle perd un Ă un chacun de ses repères. Elle est alors dans une logique de construction d’une relation extĂ©rieure et d’une maternitĂ© qu’on suppose imaginaire afin de retrouver un point d’ancrage. Paradoxalement, tandis que l’histoire est basĂ©e sur la logique relationnelle, l’écriture se concentre beaucoup plus sur la description de l’individu, et de sa rĂ©action vis Ă vis de la relation. L’impression en rĂ©sultant est très charnelle, presque viscĂ©rale. Ce message a été modifié par bunee - 19/09/2005 15:02. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
21/09/2005 10:00
Message
#13
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Ornela Vorpsi - Le pays oĂą on ne meurt jamais
Retour doux-amer dans une enfance pas tout à fait comme les autres. Grandissez en Albanie, dictature socialiste, et emplissez votre mémoire de souvenirs tendrement cruels. Plume effilée et ironique décrivant une enfance naïve se déroulant tant bien que mal dans une société rude, où le respect ne s’acquiert qu’au prix de la vie (Vis que je te haïsse, meurs que je te pleure), où la Mère – parti pose sur les épaules du peuple une chape immuable de misère et d’injustice, où la simple expression d’une plainte vire au délit politique. Les paysans crachent leurs dents pas poignées, les fusillés sont condamnés à reposer dans des amphores, les partisans réécrivent l’histoire et l’enfournent à grands coups de burin dans la tête des écoliers, les derviches proscrits exaucent les souahaits interdits des enfants qui embrassent leur tombe. Les jeunes filles, dont la féminité est honnie, évoluent le corps comprimé sous les couleurs nationales ; soit elles sont laides, soit elles gagnent ce que l’auteur appelle la putinerie. Dans ce pays on ne meurt jamais. La conscience de la mort suppose une conscience tant de l’individu que de l’altérité, notions justement remises en cause par cette société. Rêve de terre promise. Mais lorsque vous y débarquez vous mettez les pieds sur une réalité toute différente. Et où vous reprenez conscience qu’autrui n’est pas le seul à savoir mourir. La lecture vous fait caresser de l'oeil la noirceur absurde d'un régime totalitaire. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
02/10/2005 17:46
Message
#14
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Brefs entretiens avec des hommes hideux - David Foster Wallace
Ces vingt-trois nouvelles écrites à l'acide zygomatique vous ouvrent un univers où se cotoient les démons que chacun de nous héberge au sein de son entrelac neuronal. Des dépressives sollicitant leur échaffaudage émotionnel, des thérapeutes suicidaires, un jeune garçon pris de stupeur sur le plongeoir d'une piscine, des psychotiques, un couple bancal, des relations filiales pathologiques, des secrets d'alcôves. Personnages ridcules, méchants, torturés. Slalomez entre les décors froids et métalliques et les tentures de velours pourpres, entre les monologues téléphoniques et les dialogues méditatifs. Petite galerie des horreurs, buvons l'encre vitriolée jusqu'à la lie. Plume délicieusement drôle et acérée égratignant les comportements, entre ironie, cruauté, scènes grotesques et humour noir. Un régal, un style étourdissant et brillant, versatile et passant du précieux au vulgaire, des phrases percutantes. Bref on en redemande, c'est vraiment du très bon. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
02/10/2005 17:50
Message
#15
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Trajet d'une amoureuse Ă©conduite - Anne Brochet
Récit autobiographique d'un amour malheureux (en supposant qu'il puisse en être autrement car comme disait le poëte l'amour heureux n'existe pas - bien sur ceci peut paraître affreusement pessismiste ce qui est dans une première mesure vrai mais dans une seconde mesure faux si on estime que l'amour, réaction purement chimique embrumant le cervelet droit d'une certaine catégorie d'individu, rend sa victime complètement inapte à une moindre prise d'un quelconque recul et encore moins à prendre en considération l'existence d'un quelconque malheur, donc ce ne serait pas tant l'amour en lui-même mais plutôt sa disparition qui rende malheureux. ), des prémisses au chant du cygne. Difficile pour les personnes qui ont un jour été très amoureuses de ne pas s'y retrouver à un moment ou à un autre (ce postulat bien sûr ne vaut que pour les personnes concernées qui un jour se sont senties éperdumment amoureuses, en supposant qu'on puisse se sentir éperdumment amoureux puisque le principe même d'être éperdument amoureux suppose qu'on prenne conscience de la dimension éperdue de la chose, ce qui d'emblée n'est pas évident au regard de ce qui a été énoncé dans la première parenthèse). Je te dis vous, et ça donne au récit un détachement assez paradoxal. Fluidité de la plume alliée à des images de lieux anodins pour tous mais parlants pour une. Même si le dimension voulue arty de l'oeuvre la pollue un peu, l'ensemble reste bien sympathique à lire. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
29/11/2005 0:53
Message
#16
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
et on continue sur la lancée
Les portes de la perception - Aldous Huxley Si les portes de la perception Ă©taient nettoyĂ©es, toute chose apparaĂ®trait Ă l'homme tellequ'elle est, infinie - William Blake J'ai longtemps cherchĂ© ce livre dans mes librairies habituelles, puis, après avoir passĂ© commande et obtenu l'objet tant convoitĂ©, je m'y suis plongĂ©e avec empressement, enthousiasmĂ©e par l'image que je m'Ă©tais faite de l'oeuvre (j'avais Ă©tĂ© ravie par le style d'Ă©criture du meilleur des mondes, ce qui me paraissait de très bon augure). En matière de littĂ©rature c'est un peu comme au cinĂ©ma: on est toujours un peu déçu par ce dont on attend beaucoup. Le livre se divise en un peu plus d'une vingtaine de chapitres. Le premier d'entre eux "les portes de la perception", s'attache Ă une analyse descriptive des effets liĂ©s Ă une ingestion de mescaline. N'imaginez pas une dĂ©bauche de visualisations chaotiques et trash ou un trip du mĂŞme acabit que Las Vagas Parano: plutĂ´t qu'Ă un dĂ©lire colorĂ©, le lecteur assiste Ă l'Ă©pluchage lucide de l'intensitĂ© accrue de la perception induite par l'usage des psychotropes (l'auteur y aborde la notion d'Istigkeit). Selon Huxley, qui reprend Ă son compte les Ă©crits de Blake, la conscience humaine agit de façon systĂ©matique comme un filtre, ne laissant passer que les informations utiles. La mescaline est un moyen idĂ©al d'Ă©liminer la fonction filtre dans la mesure oĂą son usage comporte le moins d'effets secondaires si on la compare aux autres psychotropes. J'ai dĂ©crochĂ© au fur et Ă mesure: le dĂ©but Ă©tait Ă mon goĂ»t vraiment prenant, instructif, presque fascinant. Mais, j'ai trouvĂ© que le reste de l'essai l'Ă©tait bien moins. Les tentatives d'Huxley visant Ă expliquer les phĂ©nomènes religieux et mĂ©ditatifs en les mettant en parrallèle avec les mĂ©canismes psychiques humains Ă©taient intĂ©ressantes, Ă dĂ©faut d'ĂŞtre convaincantes. Ce Ă quoi vous pourrez me rĂ©pondre et m'assurer que Huxley n'Ă©tant pas un propagandiste reconnu, ses Ă©crits n'avaient pas comme vocation première de "convaincre le" ni mĂŞme "d'emporter l'adhĂ©sion du" lecteur. MĂŞme la plume manque de fluiditĂ©, j'ai trouvĂ© la lecture laborieuse, ce qui est curieux quand on compare avec d'autres oeuvres du mĂŞme auteur. Je sais bien qu'on n'Ă©crit pas de la mĂŞme façon un roman / une nouvelle / un essai, mais pour moi ça reste quand mĂŞme dĂ©cevant. Lilian Jackson Braun - Le chat qui jetait des peaux de banane On retrouve ici le chroniqueur haut en couleurs, philantrope, amateur de beaux livres et de belle musique dĂ©nommĂ© Qwill, flanquĂ© de ses deux siamois, Koko et YomYom. Dans leur bonne ville de Pickax, perdue Ă environs 600 Km au nord de partout, le club théâtre voit disparaĂ®tre un de ses acteurs. De l'accident supposĂ© on ne tarde pas Ă imaginer un affreux meurtre, d'autant plus qu'un nouvel individu arrivĂ© dans le comtĂ© suscite la curiositĂ© (et, accessoirement, semble convoiter la bonne amie de notre chroniqueur susvisĂ©). Qwill se voit embarquĂ© dans l'Ă©criture d'un livre dĂ©diĂ© Ă une Ă©trange bâtisse dont l'incendie semble inĂ©luctable et un livre d'Hemingway dĂ©dicacĂ© d'une valeur de 5000 dollars disparait au nez et Ă la barbe du bibliochat aux yeux verts. De multiples intrigues naissent, la vie suit son cours et la rumeur court. Le stock de bananes de Qwill disparait peu Ă peu et, au final, ça fait beaucoup de mini-mystères pour un seul petit bouquin... Le dit bouquin ne se prend d'ailleurs pas au sĂ©rieux, et c'est tant mieux. Vif, ludique, drĂ´le mais jamais enfantin, l'auteur nous emmène comme on emmène les enfants au théâtre; c'est d'ailleurs ce qui nous attend: une mise en scène vive et tendre, des personnages tantĂ´t amusants, tantĂ´t Ă©mouvants, et parfois mĂŞme tĂ©nĂ©breux. Ce livre est une petite joie simple, comme un thĂ© bien chaud au retour d'une promenade pluvieuse (ou avant d'aller se coucher, ceci dĂ©pend de l'instant auquel vous prĂ©fĂ©rez dĂ©guster votre thĂ©, sachant que si vous n'ĂŞtes pas particulièrement amateur de thĂ© vous pouvez très bien le remplacer par une boisson chaude plus Ă votre goĂ»t, par exemple du chocolat ou du cafĂ©, sous rĂ©serve bien sĂ»r de veiller Ă ce que la cafĂ©ine ne vienne pas troubler le repos amplement mĂ©ritĂ©, le laps de temps accordĂ© au repos coĂŻncidant en l'occurrence avec la plage horaire suivant directement la soirĂ©e - il est Ă©galement conseillĂ© aux personnes disposant d'une vessie de petite taille de ne pas ingĂ©rer de liquide immĂ©diatement avant le coucher, mais avec un dĂ©calage susceptible de leur Ă©pargner une pĂ©nible escapade dans le froid des tĂ©nèbres qui règnent Ă 4 heures du matin ). Dieu porte-t-il des lunettes noires? et autres nouvelles - Maurice G. Dantec Je ne connaissais l'auteur que de nom, et n'Ă©tant pas très versĂ©e dans la SF, j'hĂ©sitais un peu Ă me lancer dans la lecture d'ouvrages comme La sirène rouge ou les racines du mal. Or, lors d'une de mes excursions dans un cĂ©lèbre magasin au carrĂ© jaune.com, je suis tombĂ©e sur une de ces Ă©ditions bon marchĂ© qui contiennent deux/trois nouvelles, ainsi qu'une bref entrevue avec l'Ă©crivain concernĂ©. Cette Ă©dition contient trois nouvelles. Première d'entre elles, Dieu porte-t-il des lunettes noires? Frank voit un voyageur transquantique lui proposer, Ă l'aide de lunettes noires spĂ©ciales et d'un gros Ruger, de remonter dans le temps pour tuer une personne, celle qu'il jugera la plus criminelle de toute l'histoire de l'humanitĂ©. Le choix de Frank finit par se porter sur Hitler (lĂ dessus rien de très original), mais une fois en face du futur dictateur (encore au berceau, puisqu'il a rĂ©ussi remonter dans le temps), un curieux paradoxe l'empĂŞche de mener Ă terme sa mission. L'idĂ©e est lĂ aussi amusante, beaucoup de questions sont laissĂ©es Ă l'apprĂ©ciaion du lecteur, mais le thème reste Ă mon goĂ»t très classique. Deuxième nouvelle, THX Baby. Dans un futur advenant après la ruine Ă©cologique de la planète, seuls quelques ĂŞtres humains ont les moyens de se payer un exil sur les colonies installĂ©es sur les autres planètes. Un homme, auquel ce rĂŞve semble parfaitement inaccessible, achète auprès de son dealer officiel une drogue toute nouvelle, celle qui ramène la conscience au commencement. A son insu, il va ĂŞtre le cobaye d'une toute nouvelle expĂ©rience. IdĂ©e assez originale mais le trip et l'expĂ©rience en eux-mĂŞme ne sont pas assez approfondis, c'est vraiment dommage. Dernière nouvelle, Quand clignote la mort Ă©lectrique. Grandeur, espoir et dĂ©cadence d'un apprenti caĂŻd ramant pour se sortir de la citĂ©. RacontĂ©e Ă la façon d'un flash back: de l'ivresse des paillettes cocaĂŻnophiles nocturnes Ă la douleur aveugle d'une agonie en bord de route. Rappelle un chouilla Retour Ă Brooklyn, mais sans le talent narratif d'Hubert Selby Jr (attention je ne dis pas que c'est dĂ©nuĂ© de talent, ne me faite pas dire ce que je n'ai pas dit). En bref: ça se lit assez facilement, ça Ă©voque beaucoup de choses mais sans nous y emmener vraiment. Pas de rĂ©el dĂ©collage, pas de rĂ©elle Ă©vasion. Un peu Ă la manière d'un beau prospectus de voyages. Bref je reste sur ma faim et je suis affreusement frustrĂ©e (a priori ça se soigne). J'ai sans doute du rater quelque chose Ce message a été modifié par bunee - 13/12/2005 9:53. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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OlendelL |
29/11/2005 12:05
Message
#17
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Schizophonic & RomboloĂŻd Acetylsalicylic Lifeform Groupe : Membres Messages : 648 Inscrit le : 10/11/2003 12:23 Lieu : Valenciennes Membre no. 243 |
/me se titille et mousse
-------------------- In case of extreme lendellism, please contact this 4.62€/sec phone number: .
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bunee |
29/11/2005 15:52
Message
#18
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Mousse
PlutĂ´t façon Guinness ou bien façon Chimay? (edit: non non cela n'a rien d'obsessionnel) Ce message a été modifié par bunee - 29/11/2005 17:22. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
13/12/2005 10:09
Message
#19
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Me revoilà (ça faisait longtemps, hein?)
Jean-Claude Dubois, une vie Française Je me mĂ©fie en gĂ©nĂ©ral des couvertures qui arborent le bandeau Ă©carlate "Prix ... 200x" comme d'autres brandiraient un Ă©tendard ou une baĂŻonnette, mais comme je n'avais encore rien lu de cet auteur, je me suis dit que ce serait l'occasion de faire connaissance avec un style nouveau. Grand bien m'en a pris. L'auteur Ă©voque dans ce roman sa vie (Ă Toulouse), le dĂ©coupage s'Ă©ffectuant en suivant les diverses Ă©tapes de la vie politique et institutionnelle française mais aussi Ă©trangère. De la mort de son grand frère lorsqu'il Ă©tait enfant, plaie bĂ©ante et rĂ©surgente Ă la façon d'un cantique, Ă la perte de sa femme et de sa fille (chacune Ă©tant perdue Ă sa manière) en passant par une jeunesse typique mai 68, de De Gaulle Ă Chirac en passant par les effondrements boursiers (ndlr: ce terme ne dĂ©signant d'aucune façon que ce soit une Ă©ventuelle mĂ©saventure masculine traumatisante) et les hausses pĂ©trolières, de l'initiation sexuelle aux dĂ©sillusions amoureuses, rĂ©cit d'une vie Ă la marge d'elle mĂŞme. Le rĂ©cit est très agrĂ©able Ă lire, plein d'humour et de tendresse, parfois ironique et desabusĂ©. Petit bĂ©mol cependant, beaucoup de clichĂ©s pouvant devenir agaçants. Franci Scott Fitzgerald, une vie parfaite suivie de l'Accordeur J'avais dĂ©jĂ adorĂ© la sorcière rousse et la coupe de cristal. Dans une vie parfaite, on voit le jeune Basil qui, Ă l'age de seize ans, jure de mener une vie sans nicotine ni flirt ni alcool (donc vertueuse etc), et d'y convertir le plus de gens possible. Seulement, lors d'une thanksgiving, il va ĂŞtre confrontĂ© aux rĂ©alitĂ©s de l'existence. Dans l'accordeur, Luella est une femme objectivement comblĂ©e: belle, jeune, bien mariĂ©e et maman. Mais elle ne peut se rĂ©soudre Ă mener une vie en dehors des lumières de la ville et ne supporte pas de s'astreindre Ă gĂ©rer un quotidien routinier. Elle est prĂŞte Ă partir lorsque surgit dans son cercle un Ă©trange monsieur Moon. De très bon rĂ©cits, doucement amers et drĂ´les, une plume dĂ©senchantĂ©e dans le pur style de Fitzgerald, des personnages perdant leurs rĂŞves et s'inscrivant dans une rĂ©alitĂ© qu'ils refusaient auparavant. J'ai une tendresse toute particulière pour la seconde nouvelle. Guy de Maupassant, Le verrou et autres contes grivois 7 dĂ©licieuses petites nouvelles drĂ´les et charmantes oĂą les femmes, lĂ©gères et coquettes, font tourner le coeur des hommes (rien de salace rassurez vous). Le verrou Ă©voque l'indispensable chose Ă faire dans votre chambre lorsque vous ĂŞtes en galante compagnie; Marroca souligne les charmes insoupçonnĂ©s des idylles africaines, La patronne dĂ©crit la dĂ©couverte des surprenants appâts d'une logeuse revĂŞche, L'Idylle narre une rencontre improbable dans un train entre l'Italie et Marseille, Les Ă©pingles figure la complicitĂ© de deux amantes au frais d'un mĂŞme homme, Allouma se souvient du mystère fuyant des femmes des sables, Les Tombales font penser aux diaboliques errant dans les cimetières. Vraiment distrayant et drĂ´le, très accessible. LĂ©onard de Vinci - prophĂ©ties prĂ©cĂ©dĂ© de Philosophie et Aphorismes. Ou comment De Vinci combat les crĂ©dulitĂ©s populaires de son temps. Beaucoup de textes semblent Ă©vidents, mais il ne faut surtout pas perdre de vue le contexte historique de l'oeuvre. C'est plutĂ´t Ă lire comme un recueil de citations, de thèmes Ă mĂ©diter. Par contre la lecture est laborieuse: phrases tortueuse, langage particulier ... Souvent il faut s'y prendre Ă plusieurs fois afin de saisir le sens d'un paragraphe, pour ensuite s'exclamer, en Ă©tirant de façon dubitative un sourcil en forme d'accent circonflexe gauche "oui, et?" ou bien "tout ça pour ça?", mais c'est parceque, en vil cancre que je ne me lasse pas d'ĂŞtre, je n'ai pas appliquĂ© systĂ©matiquement le prĂ©cepte ci dessus, Ă savoir garder en tĂŞte le contexte. Quant aux prophĂ©ties, on vire très vite au kitch, comme un mĂ©lange de Paco Rabanne et de Nostradamus. Disons plus exactement que l'absence de notes et bas de pages explicitant les rĂ©fĂ©rences interdit toute comprĂ©hension rationnelle du texte qui Ă©voque ici , je rĂ©sume de façon excessivement grossière , un monde Ă l'envers, un peu comme dans le poeme d'Aragon, la nuit en plein jour. Bref, autant les aphorismes et la philosophie sont intelligibles, autant le reste --> Ă´_O Ce message a été modifié par bunee - 21/12/2005 14:05. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
18/12/2005 23:11
Message
#20
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Nick Hornby - Vous descendez?
J'avais, il y a quelques temps dĂ©jĂ , lu et adorĂ© Haute fidĂ©litĂ©, du mĂŞme auteur, qui faisait un peu penser au Journal de Bridget Jones, mais d'un point de vue masculin (un quadragĂ©naire fait une rĂ©trospective pleine d'humour sur sa vie stagnante dans tous les domaines). C'Ă©tait Ă se taper des crises de rire assez atroces. L'auteur a rĂ©cemment rĂ©cidivĂ©, pour le plus grand bonheur de ma sangle abdominale. "Vous descendez?" commence un peu comme les petits suicides entre amis: quatre personnes, qui ne se connaissent pas au dĂ©part, envisagent de se suicider en haut d'un immeuble de Londres, Ă la St Sylvestre. Il y a Maureen, une femme sans âge dont le fils Ă©tait, est et restera en Ă©tat vĂ©gĂ©tatif; Martin, un ex prĂ©sentateur tĂ©lĂ© libidineux Ă peine sorti de prison; Jess, une fille de ministre complètement jetĂ©e depuis la disparition de sa soeur; et JJ, musicien amĂ©ricain ratĂ© et rĂ©cemment larguĂ© par sa petite amie. Autour d'une pizza, les quatre protagonistes vont faire connaissance, et, mĂŞme si ça ne semble pas gagnĂ© au dĂ©part, un petit bout de chemin ensemble (suivant l'expression consacrĂ©e). C'est dĂ©jantĂ©, acide, ironique, le schĂ©ma narratif est très dynamique, on passe sans arrĂŞt du point de vue de l'un au point de vue de l'autre. Vraiment excellent. Bref, j'ai adorĂ© Ce message a été modifié par bunee - 21/12/2005 14:06. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
21/12/2005 14:12
Message
#21
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Douglas Coupland -- Girlfriend dans le coma
Douglas Coupland a Ă©tĂ© remarquĂ© notamment pour "GĂ©nĂ©ration X" et "Toutes les familles sont psychotiques". Embrasser ici un regard critique sur la dĂ©sillusion, la recherche des idĂ©aux inhĂ©rente Ă la jeunesse, et la volontĂ© de briser les façades sociales. Karen, 17 ans ans, est une adolescente comme les autres, mĂŞme si ces derniers temps son rĂ©gime lui a un peu dĂ©traquĂ© le cerveau. Du coup, au bout de deux valium et deux vodka, elle entre dans un profond coma, abandonnant aisni son univers sans histoire des annĂ©es 70. Ses amis et son petit ami vont donc devoir continuer sans elle une vie dont ils ne saisissent pas le sens. Mais 17 ans plus tard elle recouvre la conscience. Un esprit de 17 ans dans un corps de 34 ans, devant assimiler le fait d'ĂŞtre mère, la chute du mur de Berlin (On pense ici vaguement Ă Good bye Lenine), la propagation du sida, les innovations technologiques et toute autre mutation sociale (omniprĂ©sence des impĂ©ratifs d'efficacitĂ© et de rapiditĂ©, par exemple). Vient alors Ă se produire un curieux enchaĂ®nement de coĂŻncidences improbables et d'Ă©vènements Ă©tranges, sur un air de fin du monde mystique ... Tout au long de cette sorte de rite initiatique, ils sont accompagnĂ©s par Jared, ange - camarade de classe mort Ă 16 ans d'une leucĂ©mie. On se glisse assez facilement dans la tĂŞte des personnages, l'Ă©criture fait l'effet d'un bonbon qui picote sous la langue, tendance aigre-douce. Couleurs saturĂ©es, passages parfois kitchouilles, l'organisation spatio-temporelle du rĂ©cit Ă©voquera sans doute pour certains l'excellent Donnie Darko. Sympathique, donc, mĂŞme si on peut peut-ĂŞtre regretter une fin un peu tordue avec quelques clichĂ©s (mais c'est justement l'aspect tordu qui est amusant). Ce message a été modifié par bunee - 08/01/2006 22:12. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
08/01/2006 22:17
Message
#22
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Arto Paasilinna - Un homme Heureux
Lorsque j'avais savourĂ© avec une dĂ©lectation amusĂ©e les petits suicides entre amis, je m'Ă©tais promis de faire plus ample connaissance avec l'Ă©criture vitriolĂ©e et douceâtre de ce finlandais. J'ai donc profitĂ© de la parution de son dernier roman. Bonne pioche! Il raconte ici l'histoire mouvementĂ©e de Akseli Jaatinen, ingĂ©nieur spĂ©cialiste des ponts et missionnĂ© par l'Etat dans une bourgade tranquille Kuusmäki (normal, c'est finlandais). Anti conformiste et diffĂ©rent, dotĂ© d'une chance insolente, il va très vite s'attirer l'hostilitĂ© des notables de la ville, pures caricatures de personnages tantĂ´t grossiers , tantĂ´t ridicules, d'une sociĂ©tĂ© conservatrice et frileuse, situations entre le pathĂ©tique et le comique.... HumiliĂ©, chassĂ©, notre ingĂ©nieur rĂ©apparaĂ®t pour mieux se venger, en retournant contre leurs auteurs les manoeuvres les plus diverses. C'est yummy, rythmĂ©, charmant. (petite rĂ©fĂ©rence, dans le bouquin, au lièvre de Vatanen pour ceux qui connaissent) Ce message a été modifié par bunee - 20/01/2006 23:54. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
20/01/2006 23:58
Message
#23
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
(pas de raison pour que je vous Ă©pargne)
Charles Dantzig - Dictionnaire égoïste de la littérature française L'avantage avec ce genre d'oeuvre c'est qu'on peut le lire à son temps, selon son humeur et en commençant à l'endroit où on préfère. Effroyablement conventionnelle, j'ai commencé à compulser les entrées commençant par "A" (Original n'est-ce pas?). Et puis le reste est venu très vite, en dépit du nombre plutôt important de pages 962 pages pour être précise. C'est très relatif, et ce nombre pourra sans doute paraître à certains dérisoire, mais ça fait quand même un bouquin suffisament épais pour ne rien avoir à envier aux vieux grimoires). J'ai trouvé ça excellent ( c'est un terme redondant chez moi). L'auteur nous offre un panorama du paysage littéraire essentiellement français, sans contraintes d'époques ou de style, on navigue de Bossuet à Yourcenar et Zola, de la notion de Talent aux personnalités des auteurs ("A quoi ressemblent-ils")... QUOTE Facile à lire : On entend parfois: Proust est difficile à lire. C'est faux: ce qui est difficile à lire, c'est Barbara Cartland, parceque c'est très mal écrit. Hélas, les lecteurs sont trop humbles. C'est original, personnel, l'écriture est scintillante et soignée, un langage soutenu et rigoureux, de très belles pointes d'ironie et c'est au final un régal. Seul petit bémol M. Dantzig a la fâcheuse habitude de nous donner l'âge auquel il a lu les bouquins et à force ça complexe un peu. C'est très dense et ça nécessite de rester concentré pour lire mais ça a priori tout le monde sait faire. Vraiment je vous le conseille - il permet entre autres, de découvrir beaucoup d'aspects peu connus de nos auteurs. Pour vous faire une idée vous pouvez trouver quelques extraits ici. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
14/02/2006 6:52
Message
#24
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
(bon j'ai mis du temps pour celui-lĂ mais j'ai eu des foules de choses Ă faire)
TC BOYLE - 25 histoires de mort 25 contes Ă la fois rĂ©alistes et macabres, grinçants et vitriolesques Ă souhait, qui s'enchaĂ®nent Ă un rythme effrĂ©nĂ©. On y voit un ex-taulard embauchĂ© dans une clinique du middle-west dĂ©diĂ©e Ă l'avortement, un touriste au Mexique ivre mort amoureux d'une boxeuse, un ex-punk paumĂ© en pleine guerre civile sud amĂ©ricaine, des vieux perclus d'arthrose, des vendeurs d'alarmes jouant sur les peurs des gens, un pacte avec quelqu'un qui fait penser au diables, des familles paranoĂŻaques s'enfermant dans des bunkers Ă vocation post-fin-du-monde .... Nouvelles Ă©crites comme autant de flirts avec la faucheuse, American way of life gravĂ© façon eau forte, c'est excellent Ă lire, mĂŞme si le style - drĂ´le et mĂ©chant - est Ă mon avis plus accessible mais nettement moins brillant que celui de David Foster Wallace (voir ci dessus n° 14). T.C. Boyle est Ă©galement l'auteur du Roman AmĂ©rica qui avait eu un beau succès il y a quelques annĂ©es. Avis aux amateurs! Ce message a été modifié par bunee - 14/02/2006 14:23. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
14/02/2006 14:28
Message
#25
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Jean Echenoz - Ravel
(oui oui comme le compositeur) Sont relatĂ©es ici les 10 dernières de l'existence de l'artiste, mĂ©diocre pianiste, chĂ©tif et fragile comme un oisillon tombĂ© de son nid, distrait, gĂ©nial et desinvolte, la gauloise au bec et le costume impeccable. Son incroyable participation Ă la guerre de 14-18, son pĂ©riple Ă travers l'Europe et les US, de concerts en rĂ©ceptions, dans un monde dĂ©suet et plein de charme. Touchantes, l'inexorable dĂ©chĂ©ance et la souffrance d'un esprit dĂ©sormais Ă©tranger au corps qui l'hĂ©berge. Insomnie, ennui, il vacille, dĂ©tachĂ© de la trĂ©pidance du monde. Le roman est court mais très dense, l'Ă©criture dĂ©licate et pleine d'images. Vraiment très bien Ă lire. Pour plus d'infos ... Allez vous promener par lĂ Ce message a été modifié par bunee - 07/03/2006 19:35. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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bunee |
02/03/2006 6:53
Message
#26
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Murakami - Kafka sur le rivage
Enchanteur. L'auteur revisite le mythe d'oedipe qui fait ici l'objet d'une Ă©trange prophĂ©tie: c'est cette prĂ©diction qu'inflige le cĂ©lèbre sculpteur (Ă ses heures perdues tueur de chats dont il vole les âmes afin d'en faire une flute) Ă son fils Kafka Tamura, agĂ© de 15 ans. L'adolescent prend la route avec son sac a dos et un peu d'argent liquide, part vers le sud, et atterrit, après quelques rencontres et pĂ©ripĂ©ties, dans une mystĂ©rieuse bibliothèque ou travaille un bibliothĂ©caire transsexuel. Parrallèlement on peut suivre l'histoire de Nakata, simple d'esprit, capable de parler aux chats, qui se joint a un jeune routier pour un mission encore indĂ©terminĂ©e vers le sud. Les chemins de vie finissent par s'entremĂŞler Ă©trangement, s'imbriquant les uns au travers des autres, et tout devient enfin Ă©vident . Parfaite illustration d'une quĂŞte initiatique, Ă la recherche de soi-mĂŞme et des liens qui peuvent nous unir au monde et aux autres. Ce monde est peuplĂ© d'esprits vivants et de mĂ©taphores, nuancĂ© d'absurde et d'improbable, la plume est très belle et troublante, tantĂ´t cristalline tantot terre Ă terre, c'est une assez fascinante Ă©lĂ©vation mais qui demande un minimum d'attention Chaudement recommandĂ© aux fans de littĂ©rature japonaise en tout cas Ce message a été modifié par bunee - 09/03/2006 19:30. -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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Sir Concis |
06/03/2006 13:18
Message
#27
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Orc Groupe : Membres Messages : 327 Inscrit le : 22/12/2002 20:19 Lieu : Lyon Membre no. 153 |
+1 pour Haruki Murakami.
C'est mon auteur préféré et j'ai lu quasiment tout ses bouquins. Kafka sur le rivage n'est pas nécessairement son meilleur opus, mais est trsè très bon. Murakami est vraiment très fort pour faire voyager l'esprit. Note pour Sha : depuis le temps que je te dis qu'il faut essayer ! -------------------- God Bless America
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Sha |
06/03/2006 17:58
Message
#28
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Cartographe Groupe : Membres Messages : 2,065 Inscrit le : 16/05/2002 23:00 Lieu : Toulouse Membre no. 5 |
QUOTE(Sir Concis @ 06/03/2006 13:18) Moui... je suis très terre à terre dans mes lectures, j'ai peur de passer complètement à côté là -------------------- "[I reject] politically-oriented thinking as essentially a hopeless waste of intellectual effort." - John Nash.
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bunee |
06/03/2006 21:27
Message
#29
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Elfe Groupe : Membres Messages : 1,332 Inscrit le : 08/11/2002 23:08 Membre no. 140 |
Sir Concis: C'est vrai qu'il nous offre un très beau voyage.
Qu'est ce que tu as préféré comme ouvrage de Murakami? -------------------- Les vrais anges ont les cheveux orange
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Sir Concis |
07/03/2006 15:12
Message
#30
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Orc Groupe : Membres Messages : 327 Inscrit le : 22/12/2002 20:19 Lieu : Lyon Membre no. 153 |
LA course au mouton sauvage m'a vraiment donné envie de partir chercher le mouton.
Mais mon préféré reste "South of the border, west of the sun". Définitivement. Spoutnik Sweetheart est très haut placé dans le classement également. (désolé pour les titre en anglais, mais je les ai lu en anglais et/ou français). -------------------- God Bless America
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